Pourles sciences, il y a ce qu’on appelle les domaines de validité : il n’y pas « la vérité » mais ce qu’on peut approcher le mieux à un moment donné de la réalité dans un domaine. Un astrophysicien qui fait des découvertes remarquables sur les galaxies n’a rien à dire à priori sur l’Histoire, sur la biologie du cancer ou Culte à l'Oratoire du Louvre Dimanche 1er août 2021 La vérité vous rendra libres » Culte par la pasteure Béatrice Cléro-MazireMusique Simon Lawford, organiste invité Accès direct aux textes des chants, cliquer iciAccès direct à la lecture biblique, cliquer iciAccès direct au texte de la prédication, cliquer iciAffichage de la prédication pour impression, cliquer ici Salutation La grâce et la paix vous sont données, de la part de Dieu notre Père, et de Jésus-Christ, notre Sauveur et notre frère. Accueil Chers amis, bienvenue dans ce lieu de prière, que vous soyez habitués à y venir où que vous veniez ce matin pour la première fois, vous êtes ici chez vous. Bienvenue aussi à toutes celles et ceux qui nous rejoignent par le biais des réseaux sociaux, nous sommes en communion les uns avec les autres. Et dans la même communion, je vous invite à la prière Prière Eternel, nous venons en ce lieu avec nos vies telles que nous les vivons, telles que nous les considérons, telles que nous croyons qu’elles sont considérés dans ce monde. Reçois chacun dans ce temple dédié à ta louange et que ta parole transforme notre vie. Que dans la prière et dans le chant, nous puissions t’offrir le meilleur de nos vies, et qu’à l’écoute de ta bonne nouvelle, ce qui doit être transformé puisse l’être. Que ta grâce change notre regard sur nous-mêmes et sur notre prochain et que ton amour devienne notre loi. Amen. Répons Bénissons Dieu le seul Seigneur » Ps. 134, [cliquer ici] Louange Psaume 146 Louez l’Éternel ! Mon âme, loue l’Éternel ! Je louerai l'Éternel tant que je vivrai, Je célébrerai mon Dieu tant que j’existerai. Ne vous confiez pas aux grands, Aux fils de l'homme, qui ne peuvent sauver. Leur souffle s'en va, ils rentrent dans la terre, Et ce même jour leurs desseins périssent. Heureux celui qui a pour secours le Dieu de Jacob, Qui met son espoir en l'Éternel, son Dieu ! Il a fait les cieux et la terre, La mer et tout ce qui s'y trouve. Il garde la fidélité à toujours. Il fait droit aux opprimés ; Il donne du pain aux affamés ; L'Éternel délivre les captifs ; L'Éternel ouvre les yeux des aveugles ; L'Éternel redresse ceux qui sont courbés ; L'Éternel aime les justes. L'Éternel protège les étrangers, Il soutient l'orphelin et la veuve, Mais il renverse la voie des méchants. L’Éternel règne éternellement; Ton Dieu, ô Sion ! subsiste d'âge en âge ! Louez l’Éternel ! Psaume Psautier Français n° 84 Dans ta maison je suis heureux », strophes 1, 2, 3 et 4 [cliquer ici] Volonté de Dieu Vous avez été appelés à la liberté, seulement ne faites pas de cette liberté un prétexte de vivre selon la chair ; mais rendez-vous, par la charité, serviteurs les uns des autres. Car toute la loi est accomplie dans une seule parole, dans celle-ci Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Galates 5, 13-14 Répons Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute » L&P n°193, [cliquer ici] Confession du péché Voici ce que Job, en relisant sa vie, comprend de son humilité et ce qu’il dit à Dieu Je sais que tu peux tout, et qu’aucune pensée ne t’échappe. Ainsi j’ai parlé, sans comprendre, de choses étonnantes qui me dépassent et que je ne connais pas. Mon oreille avait entendu parler de toi ; maintenant mon oeil t’a vu. C’est pourquoi je renonce ; Je me repens sur la poussière et sur la cendre. Job 421-6 Répons J’aime mon Dieu, car il entend ma voix ». Ps. 116, [cliquer ici] Annonce de la grâce Mais le Seigneur nous redit sa grâce et dit à chacun de nous Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse ». Répons Combien grande est ta gloire » Ps 92 selon L&P n° 38 [cliquer ici] Confession de foi. Au Dieu des choses nouvelles Nous croyons que tu fais toutes choses nouvelles pour le monde et pour nous, toujours et en tout temps. Toi le Dieu de la résurrection, de la vie nouvelle et de l’Homme relevé. Nous croyons que personne n’est enfermé dans la fatalité du malheur mais que tu nous offre dans la foi l’horizon d’un bonheur. Nous croyons, grâce à Jésus, que l’homme est ton espérance et que ton amour pour lui est le même amour que tu as pour nous. Nous croyons qu’il est possible de nous laisser convertir à l’amour de Dieu et à l'amour du prochain, et qu’ainsi, le règne de Dieu peut advenir chaque jour par nos actes et nos pensées. Nous croyons qu’une fraternité de foi existe, avec tous ceux qui se soucient de ce monde et de ceux qui le peuplent, et qu’ensemble, quelque soit notre tradition de foi, nous pouvons rendre manifestes toutes les choses nouvelles que tu crées pour nous. AMEN Pasteure Béatrice Cléro-Mazire Répons Grand Dieu, nous te bénissons » L&P n°69, [cliquer ici] Doxologie Gloire à Dieu dans les cieux et sur la Terre et d’éternité en éternité » Lecture de la Bible Evangile de Jean, chapitre 8, versets 31 à 36 Cantique Louange et Prière n° 178 Qu'aujourd'hui toute la terre » Strophes 1, 2 et 3 [cliquer ici] Prière d'illumination Eternel, apprends-nous à écouter ta Parole. Qu’elle entre dans nos coeurs et nous inspire aujourd’hui comme elle inspira les hommes et les femmes d’hier qui ont transmis leur témoignage de foi dans la Bible. Que ta Parole anime nos pensées et nos actes, pour que nous devenions des Évangiles pour ce monde. Amen. Jeu d’orgue Prédication La vérité vous rendra libres Libres ». Voici un mot que nous avons beaucoup entendu ces derniers jours, à propos d’une question sanitaire qui nous concerne tous ce passe sanitaire qui déchaine les passions. On s’insurge, on s’indigne, on se révolte pour la liberté individuelle et pour le droit à disposer de son corps librement. À première vue, rien que de très louable, car enfin n’est-ce pas la dignité de chacun que de pouvoir choisir quel soin il va accepter ou non pour sa propre santé ? En se positionnant librement pour ou contre une politique de santé, n’affirme-t-on pas sa dignité de citoyen d’un pays libre ? Et pourtant, cette liberté chérie, brandie comme un droit fondamental, soulève immédiatement un problème peut-on se décréter libre sans tenir compte des circonstances dans lesquelles on se trouve et qu’en est-il de nos relations avec les autres quand on impose sa liberté individuelle, dans un contexte où nous sommes tous concernés collectivement par les conséquences des actes de chacun ? Loin de moi l’idée d’utiliser la prédication de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ pour prescrire ou non la vaccination ! La prédication n’est pas une prescription, et certainement pas une prescription médicale. Mais il est évident que cette question concerne notre liberté de conscience et comment nous en usons. Alors, je suis allée voir dans la Bible ce qui se disait à propos de la liberté. Dans le Premier Testament, le livre de l’Exode se déploie autour d’un événement en lien direct avec la liberté, puisqu’il s’agit de mettre en récit l’événement fondateur d’une conscience collective la libération par Dieu d’un peuple esclave en Égypte. Dans le Second Testament, il est question de liberté surtout dans les épîtres de Paul. En revanche, dans les Évangiles, on trouve des personnages liés ou déliés selon qu’ils sont libérés ou non, d’un fléau physique ou psychique ; et l’on trouve assez peu souvent le terme de liberté. Ce n’est pas un hasard si l’Évangile de Jean, et surtout ce passage de controverse avec les juifs convertis à la pensée de Jésus Christ, aborde particulièrement cette question de la liberté. C’est que l’Évangile de Jean se déploie dans un contexte où les Juifs qui ont choisi de suivre le Christ sont tiraillés entre cette nouvelle école théologique et celle des synagogues pharisiennes de la diaspora juive. L’adaptation à la pensée du Christ n’est pas chose facile pour des Juifs observants qui doivent renoncer à beaucoup de leurs pratiques et de leurs dogmes sans bien savoir où tout cela les mènera. La question de la liberté dans le christianisme tel qu’il est expliqué dans l’Évangile de Jean, n’est pas posée de la même façon que dans le judaïsme pharisien auquel les premiers chrétiens sont confrontés. Là où la loi de Moïse représente ce qui va libérer un peuple asservi de l’extérieur, les chrétiens représentent cette libération comme une grâce donnée intérieurement par Dieu dans la foi à chaque être esclave du péché. Jésus s’adresse aux Juifs qui avaient cru en lui », dit le texte ; ceux qui précisément avaient commencé à le suivre dans ce chemin de grâce et qui commençaient sans doute à se détacher de lui voyant ce que sa parole impliquait en acte. Ces mêmes Juifs s’insurgent de l’entendre leur faire la leçon à propos de la liberté, alors que leur judaïsme tout entier repose sur l’affirmation d’une libération qui leur donna leur identité. Le peuple juif se vit alors comme le peuple que Dieu a libéré de l’esclavage. C’est cette liberté qui lui donne sa dignité. Comment Jésus peut-il leur dire comme une promesse vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres » ? Ne la connaissent-ils pas déjà ? Les fils d’Abraham ne sont-ils pas déjà fondamentalement libres ? Et puis, comment peut-il conditionner cette liberté à la fidélité qu’ils auront ou non à l’égard de la parole d’un homme qu’il faudrait voir comme le Fils de Dieu ? C’est que, pour le Christ, la référence à Abraham ne suffit pas à se dire libre et quand il rétorque Un esclave ne fait pas pour toujours partie de la famille, mais un fils en fait partie pour toujours » , il fait une référence que ses interlocuteurs juifs ne peuvent ignorer celle aux deux fils d’Abraham, Ismaël et Isaac, l’un fils de l’esclave Hagard et jeté dehors avec elle et l’autre fils légitime de Sarah, resté héritier d’Abraham. Avec cet exemple, Jésus introduit une nouvelle sorte de filiation qui ne passe plus par la génétique, mais par l’amour du Père qui envoie son Fils dans le monde comme libérateur de chacun, qu’il soit né esclave ou non, Juif ou païen, légitime aux yeux des hommes ou non. Jésus témoigne de sa propre identité de Fils de Dieu, celle qu’il a non pas par nature, mais par la foi et la fidélité et c’est cette voie qu’il propose à ces juifs qui avaient mis leur foi en lui. Il les encourage à continuer ce mouvement de conversion à une liberté acquise par grâce dans la fidélité à une parole. En tout cas, c’est ce que l’Évangile de Jean nous propose comme figure de controverse. Car ce passage parle peut-être plus des nouveaux convertis du christianisme du temps de la communauté de Jean que des juifs pharisiens qui suivirent Jésus en son temps. En effet, il n’était pas facile, pour ceux qui, au temps de la rédaction de l’Évangile de Jean, avaient tout perdu, leur terre, leur temple, de perdre aussi leur identité de fils d’Abraham et de se retrouver exclus des synagogues de la diaspora dans laquelle ils refaisaient leur vie, à cause de leur choix de suivre Jésus. Comment allaient-ils exprimer leur droit ? Comment affirmer leur existence ? Jésus parle d’une liberté que l’on n’a pas une fois pour toutes, en toutes circonstances, mais qu’il faut découvrir chaque jour, dans une relation vécue à Dieu et aux autres. Une liberté qui se construit au fur et à mesure des choix éthiques que l’on fait dans sa vie, une liberté qui peut donc être perdue chaque fois que l’on fait des choix qui séparent de Dieu et de sa Parole, ce qu’il appelle le péché. Croire que l’on est libre par essence ou par naissance est rejeté par Jésus, car alors on reviendrait aux déterminations qui enferment, et à ce qu’on peut appeler le destin. Affirmer sa liberté théoriquement, ne règle rien pratiquement. Et c’est là que devient très actuelle cette promesse de Jésus la vérité vous rendra libres ». Jésus affirme que c’est en restant fidèle à sa Parole, que l’on peut découvrir une vérité qui rend libre. Alors quelle est-elle cette vérité qui rend libre ? Est-ce une vérité théorique qui préexiste à tous nos jugements et à toutes nos recherches et qu’il faudrait découvrir, cachée quelque part en nous ? Ou bien est-ce une vérité pratique, qui se découvre au gré de nos actions humaines et dont il faudrait tirer les enseignements ? La vérité que propose Jésus, n’est pas toute faite par avance. Elle est cette vie mise au service de deux commandements, cette application de la loi Aime ton Dieu et aime ton prochain comme toi-même. C'est cette loi qui lui permet de découvrir cette vérité qui le rend libre. Cette loi, qu’il a reçue, lui donne la cohérence entre une parole reçue et son action avec ses contemporains. Jésus n’est pas libre parce qu’il fait ce qu’il veut pour lui-même, sans se soucier d’autrui ; il est libre parce qu’il est fidèle à des règles qu’il prend pour les jalons de son action envers autrui. La liberté est souvent revendiquée comme l’affirmation identitaire de soi-même. Elle suppose un sujet capable de faire des choix et de se déterminer sans entrave. Ce que dit Jésus à ceux qui le suivent, c’est que le premier choix qu’ils ont à faire est celui de la fidélité à la vie d’un homme, comme s’ils adoptaient une méthode particulière de vie qui leur permettrait de découvrir une vérité libératrice. Alors, quelle est-elle cette vérité du Christ capable de rendre libre ? Jésus semble vouloir des adeptes qui réitèrent ce que lui-même a fait. Comment marcher dans les pas d’un autre pourrait-il rendre libre ? Dans la perspective de l’Évangile de Jean, Jésus est Verbe créateur, il est Parole de Dieu incarnée sur la terre. Vivre selon une parole capable de créer, vivre en étant parole de Dieu vivante, voilà l’engagement qui est demandé aux disciples de Jésus. Et, comme toute parole qui s’inscrit dans des situations et des circonstances chaque fois différentes, cette parole est adressée, elle concerne ceux qu’elle touche. Quand Jésus parle à un aveugle de naissance, il s’adresse à ce qui est sclérosé en lui, à ce qui nécessite une libération ; il dépasse ce qui semble déterminer l’aveugle et propose un avenir et une création nouvelle. Dans la controverse que nous avons lue, les interlocuteurs de Jésus s’enferment dans une identité qui clôt la question de la liberté en l’affirmant comme un absolu ils se définissent comme fils d’Abraham. Mais Jésus est venu parler aux fils d’Adam, à ces hommes et ces femmes qui peinent à s’émanciper de leur déterminations humaines, et ce n’est pas parce que ses interlocuteurs sont fils d’Abraham qu’ils ont des droits et qu’ils sont libres, mais ce sont les actes qu’ils poseront en accord avec les commandements de Dieu, qui leur fera découvrir la vraie liberté celle de choisir un chemin créateur, celle de se donner une ligne de vie qui refuse les fausses sécurités théoriques qui ne font de bien à personne, si ce n’est à la figure narcissique de chacun. Par sa vie même, par ses choix et ses engagements, le Christ est venu montrer la voie difficile du don de soi, contre l’affirmation de soi. Il agit par fidélité à un autre plus grand que lui et pour d’autres que lui, que Dieu lui a confiés. Il a choisi de faire confiance à Dieu. Et pourtant, tout en étant au service de Dieu, il n’est pas esclave, mais libre. Dans le chapitre 10 du même Évangile, Jésus déclare Personne ne m’ôte la vie, mais je la donne de moi-même ; j'ai le pouvoir de la donner, et j'ai le pouvoir de la reprendre tel est l'ordre que j'ai reçu de mon Père ». C’est donc dans l’obéissance à une parole qui le fait vivre que Jésus a découvert sa liberté et son autonomie. Et si nous étions tous appelés à devenir autonomes de cette façon christique ? Et si cette vérité qui rend libre, c’était de vivre en obéissant à ces deux commandements qui contiennent toute la loi aimer Dieu et aimer son prochain, et ne jamais faire l’un sans l’autre ? Pour revenir à l’exemple actuel de la liberté de se faire ou non vacciner, je dirais que le souci de la santé des autres et leur survie, n’est pas une option pour notre foi, mais un engagement. Et nous avons la chance d’être dans un pays de droit où la préservation de la santé de chacun est un droit. Beaucoup d’autres États ont encore beaucoup à faire pour offrir ce droit à leurs citoyens. Il est terrible d’entendre opposer la liberté individuelle à la santé de tous et souvent des plus fragiles. Comme si la liberté devenait une arme contre la fraternité. Et il est encore plus terrible de l’entendre dans un contexte chrétien. Car enfin, notre liberté est précisément là où nous sommes capables de renoncer à notre individualisme pour faire ce qui est salvateur pour tous. La liberté que propose Jésus n’est pas un étendard identitaire qui refuse tout ce qui contraint l’expérience individuelle ; la liberté que propose Jésus, c’est celle qui transcende les destins et les déterminismes individuels et qui fait que, collectivement, nous pouvons changer ce monde et faire advenir le règne de Dieu en aimant notre prochain. AMEN. Jeu d'orgue Cantique Louange et Prière n° 258 Tu me veux à ton service » Strophes 1, 2 et 3 [cliquer ici] AnnoncesCollecte & Jeu d’orgue Prière d’intercessionà compléter Et ensemble, nous pouvons dire avec confiance Notre PèreNotre Père qui es aux cieux, Que ton nom soit sanctifié, Que ton règne vienne, Que ta volonté soit faite Sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd'hui Notre pain de ce jour. Pardonne-nous nos offenses, Comme nous pardonnons aussi À ceux qui nous ont offensés. Ne nous laisse pas Entrer en tentation, Mais délivre-nous du mal, Car c'est à toi qu'appartiennent Le règne, la puissance et la gloire, Pour les siècles des siècles. Amen. Exhortation et bénédiction Allez, dans la vérité de Jésus le Christ. Et cette vérité vous rendra libres. Dieu vous bénit et vous garde. Amen. Répons Confie à Dieu ta route » L&P n°309, [cliquer ici] Jeu d'orgue Paroles des cantiques du dimanche 1er août 2021 Psaume Psautier Français n° 84 Dans ta maison je suis heureux », strophes 1, 2, 3 et 4 Strophe 1Dans ta maison je suis heureux, Elle est le désir de mes yeux, Ici, je cherche ta présence. Longtemps mon cœur t’a réclamé, Sa joie est de te retrouver, Il crie à toi, plein d’espérance. Ainsi revient en la saison, Le passereau vers la maison. Strophe 2Heureux qui grave dans son cœur Le chemin qui mène au Seigneur, Le chemin de l’humble service. Pour lui la source jaillira Et l’eau du ciel l’arrosera, Dans la vallée la plus aride. Dieu guidera jusqu’à la fin, Au long des jours, le pèlerin. Strophe 3Seigneur qui règnes dans les cieux Et nous écoutes dans ce lieu, Exauce-nous, sois notre garde. A toi nos coeurs ne cachent rien. Quand tu regardes vers les tiens, A ton Messie d’abord regarde Vois son visage couronné, Vers lui notre espoir est tourné. Strophe 4Qui veut sur ton bras s’appuyer, A pour soleil, pour bouclier, Le rayonnement de ta grâce. Le dernier de tes serviteurs Enfin découvre son bonheur A se tenir devant ta face. Dans ta maison un jour vaut mieux Que mille jours en d’autres lieux. Cantique Louange et Prière n° 178 Qu'aujourd'hui toute la terre » Strophes 1, 2 et 3 Strophe 1Qu’aujourd’hui toute la terre S’égaye au nom du Seigneur. Qu’à Dieu monte sa prière Par Jésus, le 2Qu’aujourd’hui son Evangile En tous lieux soit publié. Qu’à porter son joug facile Tout pécheur soit convié. Strophe 3Qu’aujourd’hui, remplis de joie, En écoutant son appel, Bien des coeurs trouvent la voie Qui va de la terre au ciel. Cantique Louange et Prière n° 258 Tu me veux à ton service » Strophes 1, 2 et 3 Strophe 1 Tu me veux à ton service, Moi qui sans toi ne suis rien ; Qu'à toute heure s'accomplisse Ton désir et non le mien ! Ce que j'ai, tu le possèdes, Mais tu veux le recevoir Prends le, Sauveur qui nous aide, Sur le sentier du devoir. Strophe 2Le plus grand parmi les hommes, Tu l'as dit, Maître très doux, Sur cette terre où nous sommes C'est le serviteur de tous. Tu fis mieux que de le direToi même tu vins t'offrir. Confonds ce coeur qui n'aspire Qu'à se faire encore servir Strophe 3 Jésus, si ta main me guide, Si ton coeur soutient mon coeur, Toute route m'est limpide, Et tout travail m'est douceur. Je suis prêt pour la bataille Et son journalier effort, Je vais où tu veux que j'aille, Vers la vie et vers la mort. Paroles des répons du temps de l'Église Après la salutation Répons Bénissons Dieu le seul Seigneur » Ps. 134, Bénissons Dieu le seul Seigneur, Nous qu’il choisit pour serviteurs. Levons nos mains dans sa maison,Pour bénir et louer son nom. Après la volonté de Dieu Répons Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute » L&P n°193, Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute Je dis ton serviteur, car enfin je le suis. Je le suis, je veux l’être, et marcher dans ta route, Et les jours et les nuits. Après la prière de repentance Répons J’aime mon Dieu, car il entend ma voix ». Ps. 116, J’aime mon Dieu car il entend ma voix, Quand la frayeur ou le tourment m’oppresse, Quand j’ai prié au jour de ma détresse, Dans sa bonté, il s’est tourné vers moi. Après l’annonce de la grâce Répons Combien grande est ta gloire » Ps 92 selon L&P n° 38 Combien grande est ta gloire, en tout ce que tu fais, Et combien tes hauts faits sont dignes de mémoire ! Tes œuvres sans pareilles ont réjoui mon cœur, Je veux chanter, Seigneur, tes divines merveilles ! Après la confession de foiRépons Grand Dieu, nous te bénissons » L&P n°69, Grand Dieu, nous te bénissons, nous célébrons tes louanges, Éternel, nous t’exaltons, de concert avec les anges, Et prosternés devant toi, nous t’adorons, ô grand Roi ! Et prosternés devant toi, nous t’adorons, ô grand Roi ! Après la bénédiction Répons Confie à Dieu ta route » L&P n°309, Bénis ô Dieu nos routes, nous les suivrons heureux, Car toi qui nous écoutes, tu les sais, tu les veux. Chemins riants ou sombres, j’y marche par la foi, Même au travers des ombres, ils conduisent à toi.
Celapose un problème, on peut se demander s’il est nécessaire de renoncer à la vérité dès lors que l’on doute. Dans le cas où douter signifie être incertain, où renoncer est le fait de « se désister du droit qu’on a sur quelque chose », et où la vérité est immuable, oui, douter est équivalent au fait de renoncer à la vérité.
La question de Pilate à Jésus résonne encore dans notre monde. Elle n’a certainement jamais perdu sa pertinence, et pourtant, à l’époque où nous vivons, le doute sur la vérité est encore plus présent. Qu’est-ce que la vérité, comment l’atteindre ? Dans la question de Pilate, cela résonne presque comme un renoncement à la possibilité humaine de l’approcher. Et qu’est-ce que la vérité… Nous avons un profond déficit de vérité. Le problème du relativisme pointé par Benoît XVI s’est emparé de la culture générale constater qu’aujourd’hui la question de la vérité n’est pas une affaire de ce qui est exact et de ce qui est faux, de ce qui est vrai ou de ce qui est un mensonge, mais que la question de la vérité aujourd’hui réside dans la prise de conscience généralisée que le concept même de vérité n’existe pas. La vérité n’existe pas. Il n’y a que la perception subjective, que l’émotion individuelle. Seulement des récits, des interprétations, des compréhensions qui aboutissent aux mêmes faits. Chacun a sa propre vérité, chacun cherche sa propre vérité, chacun ressent sa propre vérité. Il n’y a pas de vérité, par conséquent il n’y a pas de mensonge. Les fake news, la post-vérité, l’infoxication comme brouillard constant qui défigure la réalité par accumulation, ne sont que l’écho de la considération qu’il n’y a ni vérité ni mensonge. L’auto-assistance sentimentale, l’émotivité de l’idéologie comme argumentaire, la paresse de la rationalité, le pluralisme égalitaire comme tamis pour mesurer les opinions, sont autant d’instruments de cette négation de l’existence même de la vérité. Towers © Anne Gallot Comme image parfaite, nous avons la politique, et l’absence de toute honte ou de gêne à vouloir changer de critères, à maintenir des choses différentes et opposées. Même en affirmant le contraire de ce qui se passe, bref, en niant ce qui est réel. Et la clé de la vérité dans ces dimensions nous conduit à nier la réalité elle-même. Biologiquement, mais sans doute aussi socialement. On nie les faits eux-mêmes en les interprétant et en les racontant en fonction de ses propres intérêts. La réalité est niée pour être transformée en une concaténation d’interprétations, de versions et de récits qui défigurent l’existant afin de le présenter selon une vision intéressée, individuelle ou idéologique. Le réel n’existe pas car il n’y a aucun moyen de le saisir communément. C’est l’atomisation et l’individualisme du libéralisme élevé au rang d’épistémologie. C’est Ockham, Descartes et Kant qui dépassent la nature elle-même, la réalité elle-même, les faits eux-mêmes. Rien n’est vrai et rien n’est un mensonge, tout dépend de la couleur du verre à travers lequel une personne le regarde. Ou ce que chacun pense. Ou ce que chacun veut qu’il soit. Dans ces conditions, cela n’a aucun sens de lever l’épée pour avoir dit que l’herbe était verte. Il n’y a pas d’hommes et de femmes mais plutôt des choses plurielles racontées à partir d’une émotivité subjective, personnelle et changeante. Il n’y a pas de faits, seulement des mots qui les racontent et les interprètent. Seuls les sentiments traduisent ce que l’on pense savoir et deviennent le critère de jugement de tout. Affirmer cela suppose aussi que celui qui vit, saisit et comprend émotionnellement ne sait pas distinguer – lorsqu’on affirme que la vérité existe et qu’elle peut ne pas être ce que l’on pense ou ressent – que l’on ne va pas contre lui-même personnellement. Les personnes vexées, les accusations de totalitarisme et d’extrémisme. Pour avoir dit que l’herbe était verte ou que les hommes et les femmes existaient, ou qu’une sculpture invisible est une fraude. Et pourtant, tout a besoin de nuances. Après l’analyse apocalyptique, l’antithèse du bon sens. C’est-à-dire, la soif face… au contraire. Avec la vérité, nous rencontrons la difficulté qu’elle n’est pas là déposée dans une urne sacrée et brute, répondant objectivement à toute réalité. Il existe des perceptions diverses, des réalités imposées, une fragmentation des connaissances ou des informations qui nous rendent incapables de saisir la vérité telle qu’elle est exprimée en elle-même et pleinement développée. Le monde est devenu plus complexe et il n’est pas possible pour un Isidore, un Albert ou un Thomas d’avoir une vision complète de la réalité. Il est nécessaire d’interpréter et de comprendre. Il faut aussi tenir compte des circonstances et des conditions du monde et, bien que l’on ne soit pas un grand croyant de l’idée du progrès comme moteur de changement anthropologique – l’être humain est ce qu’il est, toujours – on comprend que l’histoire conditionne, et que le contexte de l’homme l’adapte. Douces Vérités Aujourd’hui, pour aborder l’idée de vérité, nous ne pouvons pas perdre de vue que la spécialisation qui nous domine exige l’interdisciplinarité ; que la subjectivité est une condition humaine pour saisir ce qui nous entoure ; que le relativisme du selon et du comment, des degrés et des conséquences, n’est pas toujours faux et a souvent beaucoup à dire ; que les mots sont des moyens d’accéder à la réalité, mais aussi des barrières impossibles à franchir parce que, dans une certaine mesure, ils nous séparent de ce qui est tel qu’il est », même si nous n’avons d’autre choix que d’y recourir. Et pourtant, renoncer à l’idée de vérité, c’est renoncer à la possibilité de se comprendre en tant qu’êtres humains. Si nous devions accepter qu’il existe autant de vérités que de personnes dans leurs subjectivités émotionnelles, la coexistence serait impossible. Il n’y aurait pas de réalité commune à partager, nous finirions dans la polarisation et la confrontation sur tous les sujets, étant donné que tout serait lu, interprété, compris à partir de son propre point de vue. C’est presque là où nous mène le progressisme d’aujourd’hui. Habermas vise à surmonter ce problème évident en revenant à l’idée du contrat social moderne avec la théorie du dialogue pur fondé sur le respect et la reconnaissance de la dignité et de la bonne volonté de l’autre, où nous nous accorderions sur quelques » vérités douces » qui nous permettraient de vivre en société en acceptant de vivre ensemble. Le problème de ces approches est double. L’une de nature théorique – les conditions idéales sont impossibles à remplir, et il y a toujours quelqu’un d’assez malin pour les contourner afin de gagner la discussion en utilisant la bonne volonté de l’autre – et l’autre de nature pratique on renonce à la réalité, c’est-à-dire qu’on construit la coexistence, mais en marge de la réalité. La réalité existe. Peu importe à quel point l’ingénierie sociale essaie de s’y opposer, elle existe. Les choses existent. Et elles sont comme elles sont, pas comme nous voudrions qu’elles soient. L’herbe est verte, il y a le jour et la nuit, les hommes et les femmes. Il y a la féminité et la masculinité. Il existe une loi naturelle, un ordre donné. La condition humaine est ce qu’elle est, et malgré le transhumanisme, la psychologie, la publicité et les neurosciences, les êtres humains sont ce qu’ils sont. Et ce n’est en aucun cas un manque de respect ou de dignité pour ceux qui disent le contraire. Le point du jour © Anne Gallot Et n’oubliez pas que la crise de la vérité n’est pas exclusivement culturelle. Ou plus exactement, elle est culturelle parce qu’elle est d’abord une crise personnelle. Le social est toujours une construction et un tout du personnel – même si le tout est plus que le rassemblement de ses parties. La vérité avec soi-même, avec sa propre identité, avec sa propre image est la première crise de vérité. Les déceptions liées à l’émotivisme, au psychologisme et au manque de rationalité partent toujours du fait que l’homme d’aujourd’hui semble incapable de s’accepter tel qu’il est. Avec ses limites, ses faiblesses et ses déficiences. Aussi avec ses potentiels et ses richesses. Incapable – dans un écho révolutionnaire et moderne – d’accepter la culture reçue, ce qui a été hérité, avec tous les besoins de changement que cela comporte, qui ne sont pas peu nombreux. Ce n’est pas accepter cet homme déjà postmoderne ou transmoderne, incapable de se faire tel qu’il voudrait être idéalement – sous les messages marketing de ce qu’est réellement cet idéal pour le marché et la consommation… Il y a dans tout cela un écho biblique qui nous conduit à l’idolâtrie de l’égoïsme, à l’idolâtrie d’un moi qui n’accepte pas l’idée d’être une créature, de ne pas être maître de soi. Comme l’a dit Donoso Cortés, nous ne pouvons pas perdre de vue qu’au cœur de tout débat social se trouve une question théologique. Et avec la question de la vérité plus que toute autre. Article publié par Vicente Niño le 27 juin 2021 sur El Debate de Hoy Traduit de l’espagnol par CM
Douterdes vérités établies sans preuves c'est remettre en cause leur fondement, leur caractère de vérité absolue. Ensuite, pour les philosophes, douter n'est pas renoncer à la vérité car douter c'est rechercher la vérité, mettre en doute chaque vérité connue pour garder la plus juste des vérités car il n'existe pas une mais
IntroductionDouter, c'est d'abord être dans une incertitude telle qu'elle nous fait hésiter sur le parti à prendre ou l'opinion à adopter. Quand je doute, je ne sais que faire ni que penser, en sorte que mon jugement se trouve comme suspendu. Tout le temps que dure le doute en effet, ma volonté ne parvient pas à se décider tant que je ne renonce à aucune des alternatives qui s'offrent à moi, c'est en fait à l'acte même de juger que je renonce. Car enfin, juger, c'est affirmer ou nier, ce qui implique que ma volonté sorte de l'embarras du choix, tranche et se décide. Mais c'est précisément lorsque je veux m'assurer de bien choisir, c'est-à-dire de ne pas me tromper, que le doute s'empare de moi et me paralyse je retiens mon jugement tant que me font défaut les informations nécessaires ou les raisons me permettant de décider. En ce sens donc, celui qui doute redoute par-dessus tout l'erreur et aspire à être dans le vrai, et c'est précisément parce qu'il ignore ce qu'il en est, en vérité, qu'il se met à douter. Le doute alors, loin de nous faire renoncer à la vérité, serait au contraire un passage obligé pour celui qui, comme le disait Descartes, refuse de se décider pour de faibles raisons ».Cependant, lorsqu'un doute me saisit, je me trouve bien dans une situation telle que ce que je tenais pour vrai se trouve ébranlé ; il est alors possible que je doive y renoncer, c'est-à-dire accepter de m'en défaire. Mais renoncer à ce que je tenais pour vrai, est-ce renoncer à la vérité en elle-même ? Quand le doute s'installe en mon esprit, ne suis-je pas précisément en mesure de réformer ma pensée et de me défaire de mon erreur éventuelle, progressant ainsi vers la vérité ? C'est ici que le doute acquiert sa valeur proprement philosophique. D'une hésitation embarrassée dictée par la prudence, d'une incertitude subie qui attend de pouvoir se décider, le doute est en mesure de devenir non plus passif et indésirable, mais actif et volontaire, lorsque je décide d'examiner mes croyances – de les remettre en doute, étape douloureuse s'il en fut, mais nécessaire à qui du moins recherche la vérité. Il ne s'agit plus ici de refuser de trancher sans raisons suffisantes, mais d'examiner les raisons pour lesquelles habituellement nous tranchons, c'est-à-dire douter de ce dont, dans le cours ordinaire de la vie » pour reprendre une autre expression cartésienne, nous ne doutons justement décidant alors d'abandonner mes vérités et de les mettre en doute, il semblerait que, loin de cesser de prétendre au vrai, j'emprunte le seul chemin qui me permette de l'atteindre avec assurance ; mais encore faut-il que la vérité ne m'apparaisse pas comme un vain mot, et l'accès à cette dernière comme une impossibilité si le doute est en effet appelé à se prolonger, c'est à la vérité elle-même que je devrai alors renoncer – faire du doute non plus une étape, mais un état destiné à demeurer le nôtre, c'est de fait poser qu'il faudra se passer de la vérité elle-même, et réputer par avance vaine sa recherche. Lorsqu'en effet le doute s'installe et perdure, lorsqu'il m'amène non pas à peser mon jugement et à examiner la validité de mes raisons, mais à renoncer à tout jugement, n'est-ce pas à la vérité elle-même qu'il renonce ?I. Le doute comme chemin jusqu'au vraiDans ce que Husserl nommait notre attitude naturelle », nous cherchons toujours à lever le doute s'il nous arrive de douter de quelque chose ou de quelqu'un, si tel propos peut parfois nous sembler douteux ou telle attitude suspecte, alors nous nous employons à mettre un terme à notre hésitation en trouvant des raisons de trancher. Dans notre vie quotidienne, le doute nous est par conséquent imposé comme de l'extérieur, il ouvre dans nos certitudes une faille qu'il s'agit de résorber au plus vite le monde de l'attitude naturelle est en fait un monde d'où tout doute doit être exclu, un monde où si nous subissons parfois les affres de l'incertitude, ce n'est jamais de nous-mêmes, de nos opinions et de nos jugements que nous doutons. Notre mouvement premier, par conséquent, c'est justement de ne pas remettre en doute ce que nous-mêmes tenons pour vrai ce pourquoi, d'abord et le plus souvent, ce sont des préjugés qui nous tiennent lieu de raisons, lesquels sont à vrai dire d'autant plus douteux que nous n'en doutons pas. Ainsi, il ne viendrait à l'idée de personne de se demander si nos certitudes naturelles » sont bel et bien fondées le monde est tel que je le perçois et tel que je le pense, sans qu'il faille m'interroger davantage sur les fondements de cette belle certitude, que Husserl nomme la thèse du monde ». Le monde extérieur existe, et il est en soi ce qu'il est pour moi cette thèse a l'évidence de ce qui va de soi, et dont nul ne songerait à douter, à moins d'être un qu'est-ce qui vient justifier cette conviction subjective ? Après tout, et comme le montrait Descartes, il se pourrait fort bien que ce monde même, et tout ce qu'il renferme, ne soit que le produit d'un songe bien lié », et qu'il n'ait pas plus de vérité que les illusions de mes songes. Rien ne m'assure qu'il existe bien quelque chose hors de moi, que ma pensée est conforme à un objet extérieur à elle ; et si j'en suis convaincu au point de ne jamais chercher à fonder cette conviction en raison, c'est nul doute parce que je suis moins préoccupé par la recherche de la vérité, que par la nécessité d'agir et d'œuvrer. Tel est le sens de la morale par provision » chez Descartes si rien ne m'assure que mes certitudes subjectives les plus fondamentales sont effectivement fondées, et si le plus souvent je ne m'en soucie guère et ne pense pas l'insuffisance de leurs fondements comme une objection propre à retenir mon attention, c'est parce que je suis d'abord tenu par l'urgence de l'action. À même la vie quotidienne, il n'est guère temps de suspendre notre jugement, de douter de tout dans l'espoir de dégager des fondations solides à l'édifice du savoir le temps de la vie quotidienne n'est pas le temps de la recherche de la vérité, lequel réclame de mettre un terme à notre pourtant au cœur même de cette existence quotidienne que le doute parfois nous saisit ce que j'aurais juré être vrai s'est révélé faux, j'ai fait une erreur grossière, je me suis lourdement trompé. Or, l'expérience de l'erreur n'est autre que celle de l'insuffisance de nos certitudes subjectives il ne suffit pas d'être convaincu pour être dans le vrai – en d'autres termes, la certitude subjective de la conviction n'est pas la certitude objective du savoir. Quand je me trompe, c'est l'erreur qui me semble vraie je ne me trompe qu'en étant certain de mon fait, sans quoi je me corrigerais de moi-même, en sorte que la plus simple erreur deviendrait impossible. Quand je me trompe autrement dit, je ne sais pas que je me trompe ; par conséquent, je puis me tromper bien plus souvent que je ne le crois, en sorte que mes convictions se trouvent frappées d'un indice de pourquoi le doute apparaît comme étant le geste philosophique primordial, par lequel nous nous mettons en quête de la vérité si d'habitude nous ne la cherchons guère, c'est parce que nous sommes convaincus de la déjà posséder ; mais lorsque cette conviction même s'avère douteuse, quand la validité de mes certitudes se trouve remise en cause, alors il me faut suspendre mon jugement le temps de trancher. Socrate est ainsi parfois comparé à un poisson-torpille, cette raie électrique dont la décharge plonge sa victime dans la torpeur et la sidération lors même que son interlocuteur est d'emblée persuadé de détenir la vérité, Socrate fait en quelques questions voler en éclats ses belles certitudes, et le laisse démuni. Ménon est certain de savoir ce qu'est la justice ; Lachès, ce général courageux, pense pouvoir facilement produire une définition du courage ; tous deux quitteront pourtant Socrate en ayant abandonné là leurs convictions. Si parfois le dialogue se poursuit jusqu'à l'obtention d'une définition valide, il arrive souvent qu'il se referme sans qu'une solution ait été trouvée à la question initiale sommé par l'autre de dire ce qu'est en vérité la justice, ou le courage, Socrate alors affirme n'en rien savoir ; mais mieux vaut savoir que l'on ne sait pas, que de croire savoir ce qu'en fait on ignore. C'est donc bien mal à propos que nous vivons difficilement l'épreuve du doute, en ceci qu'elle nous force à abandonner nos préjugés une telle perte est en soi un gain, car l'opinion infondée n'est pas seulement une erreur, un défaut de vérité, mais bien un obstacle qui nous dispense de sa recherche – ne peut chercher la vérité, que celui qui sait ne la point posséder Du doute sceptique à la solution kantienneNous comprenons alors pourquoi Descartes peut faire du doute l'instrument même de sa méthode remettre tout en doute jusqu'à trouver ce dont nul ne peut douter, voilà la seule solution pour qui cherche à donner un fondement indubitable au savoir. Le doute cartésien est donc aussi exagéré que provisoire il faut faire comme si l'ombre d'un doute suffisait à rendre un jugement faux, mais cette exagération même permet de dégager la certitude absolue du cogito, je pense, donc je suis ». Quand bien même toutes mes pensées seraient fausses, et fausses toutes mes certitudes, celle-là demeurerait intacte pour se tromper, il faut penser, en sorte qu'il est indubitable que j'existe en tant que chose qui pense. Cette certitude première va nous permettre, selon Descartes, de rebâtir l'édifice du savoir sur des fondements certains le doute, en détruisant nos convictions subjectives, nous permet de dégager ce qui est véritablement indubitable. Le cogito devient alors le modèle même de la vérité, auquel nous pourrons comparer toutes nos autres idées celles qui seront aussi claires et distinctes que lui seront nécessairement comprenons également ce qui sépare le doute cartésien du doute sceptique pour les sceptiques précisément, le doute n'est pas l'instrument de la recherche de la vérité, il n'est pas une étape provisoire sur le chemin menant à la certitude, mais un état qui doit être maintenu tant que durera notre vie. J'existe, j'éprouve telle ou telle affection hors de cela, rien n'est certain, en sorte que c'est la vérité même qui doit être réputée définitivement hors de notre portée. On ne peut ni dire que la vérité existe, ni qu'elle n'existe pas, parce qu'on n'en peut rien dire du tout, voire parce qu'on ne peut rien dire du tout. Toute parole qui exprimerait autre chose qu'un état interne doit être suspendue, comme tout jugement portant sur autre chose qu'une sensation. Je peux bien dire que j'ai froid dans l'eau, mais non que cette eau est froide un autre la trouverait tiède, un pingouin la trouverait chaude. Les dix modes sceptiques, tels qu'ils sont exposés par Sextus Empiricus, sont destinés à produire une isosténie systématique des jugements toute proposition peut se voir opposer une proposition contraire tout aussi vraisemblable, en sorte que toute décision touchant la vérité doit être suspendue. Tout jugement est ainsi relatif à celui qui juge la porte est fermée pour le chien, mais ouverte pour le moustique qui n'est pas arrêté par si peu argument de la variété des animaux ; tel trouvera cette saveur douce, tel autre amère argument de la variété des individus. Tout jugement est également relatif à ce qui est jugé un grain de sable paraîtra rugueux au toucher, une poignée de sable semblera douce, etc. En conséquence, il est impossible d'énoncer quelque vérité absolue que ce faut-il faire du doute une épreuve provisoire, ou une suspension continue du jugement ? Il revient à Kant d'avoir renvoyé dos à dos les dogmatiques, pour qui la raison peut parvenir à la certitude en toute chose, et les sceptiques pour qui rien n'est jamais certain on est passé de trop de confiance accordée aux pouvoirs de la raison, à trop de défiance. En d'autres termes, si nos facultés de connaître ne peuvent pas tout démontrer, il serait faux d'affirmer qu'elles ne peuvent rien démontrer du tout. Pour connaître, en effet, il faut un contenu qui nous est fourni par l'intuition ou expérience sensible, et un concept qui nous vient de notre entendement ; lorsque les deux sont réunis, alors la connaissance est effectivement certaine. Cependant, cette conjonction heureuse n'est pas en soi toujours possible il existe des idées de notre pensée dont nous ne pouvons avoir aucune intuition. Ainsi, par exemple, nous avons bien un concept de Dieu, être éternel et ubiquitaire ; mais précisément, toute perception ne peut avoir lieu que dans le temps et dans l'espace. De là, il ressort que nous ne pouvons pas avoir une intuition sensible de Dieu notre concept de Dieu est destiné à demeurer vide à jamais, en sorte que si nous pouvons bien penser à un être divin, nous n'en pouvons rien connaître et ne pourrons jamais démontrer son existence pas plus, au reste, que son inexistence.Il n'y a de connaissance que dans les limites de l'expérience possible la connaissance peut bien être certaine, mais tout ne peut pas être connu, en sorte que les dogmatiques et les sceptiques ont tous également tort. Tout n'est pas douteux, mais nous ne pouvons acquérir sur toutes nos idées une certitude indubitable le savoir est réel, mais il est limité. ConclusionLors même que le doute sceptique nous conduisait à renoncer à la vérité elle-même et posait qu'il fallait bien nous en passer, l'idéalisme cartésien affirmait finalement que le doute n'était nécessaire que pour autant qu'il était provisoire une fois dégagé l'indubitable, c'est à la recherche de la vérité qu'il fallait passer. Kant nous a permis de renvoyer dos à dos, comme deux excès, ces deux attitudes le doute n'est pas une fin en soi, mais il ne saurait être considéré comme une simple étape sur le chemin de la certitude, parce que les objets qui outrepassent les limites de notre connaissance demeureront à jamais douteux. Comme le disait Husserl, le doute est le geste fondamental pour qui s'enquiert de vérité, précisément parce qu'il doit être maintenu tout au long de notre quête, dans une constante méfiance non pas vis-à-vis du monde, mais de soi-même ne rien accepter comme vrai qui ne soit effectivement démontré, se méfier de sa propre opinion comme possiblement infondée, voilà le premier pas indispensable à toute recherche de la vérité.
Loinde nous faire renoncer à la vérité, le doute cartésien : a) est le pire moyen pour l’atteindre . b) est ce par quoi on manque à coup sûr la vérité. c) est un passage obligé pour atteindre la vérité -----Réponses : 1/ c) Le réel est l'ensemble des choses existant de manière effective mais sujettes à l'erreur et aux illusions de l'opinion ; supposée semblable et
Épreuve tant redoutée, qui lance les épreuves du Bac. Voici les corrigés de philosophie, première épreuve passée ce lundi par les candidats des séries générales et technologiques au Bac 2018.=> Consultez ici les sujets du Bac Philo 2018=> Retrouvez aussi notre Facebook Live spécial corrigé "Bac Philo 2018"Examen du lundi 18 juin 2018 de 8h à 12hDurée de l'épreuve de philosophie 4hCorrigés Séries L - Corrigé des Séries ES - Corrigé des Séries S - Corrigé des Séries TechnoLes propositions qui suivent ne constituent pas une correction définitive mais des éléments de réflexion. Il est important que les candidats se rappellent que les attentes, en ce qui concerne l'épreuve de philosophie, sont avant tout l'exercice réfléchi du jugement et le témoignage d'une culture philosophique du Bac Philo Série L Littéraire Coef. 7Corrigé Sujet 1 La culture nous rend-elle plus humain ?Le sujet est assez classique dans sa première chose à faire ici est de se demander, de façon un peu innocente pourquoi, alors que la culture est par essence humaine, elle ne nous rendrait pas humain et même plus humain ? Le rôle de la culture n’est-il pas de nous détacher de l’animalité, par exemple ?Le sujet sous-entend deux éléments 1 la distinction nature/culture si la culture nous rend plus humain, nous sort-elle alors de plus en plus de la nature ?,2 la notion de progrès qu’implique le plus » plus humain que quoi ? Cependant, ce plus » sous-entend que nous sommes déjà quelque peu humains avant l’apparition de la culture, ou même sans reformulée, la question peut donner Le passage de la nature à la culture nous améliore-t-il dans notre humanité ?La difficulté du sujet réside notamment dans les définitions ainsi que l’analyse des concepts de culture », d’ humain », sans négliger le verbe rendre ».Le mot culture » est prioritairement à prendre au sens de civilisation », société », tel qu’il a dû être défini en tant que tête de chapitre du programme La culture ». Très secondairement, on pouvait, à un moment donné, parler de culture au sens du savoir, au même titre que les notions du programme qui composent l’analyse de la notion de culture l’histoire, le langage, l’art, etc..Question fondamentale à se poser qu’est-ce qu’être humain ? Mot définissable par distinction culture/nature mais aussi en soi la culture comme ensemble d’activités que l’être humain convenait aussi de s’interroger sur le verbe nous rend-elle » qui suppose une progression du l’humanité de l’être humain, en quelque sorte, un mouvement, une notions du programme en jeu dans le sujet sont la culture » et possiblement les notions qui composent cette tête de chapitre, autrui », mais aussi ce qui peut tantôt être questionné comme étant le propre de l’homme la raison », la conscience » ou encore des interrogations proprement humaines sur la liberté » la culture nous rend-elle plus humain en nous rendant plus libres ? ; des notions du programme pouvaient aussi être vues comme moyens ou conditions de notre humanité ou au contraire de notre inhumanité par exemple la technique ».Quelques auteurs possibles Descartes, Traité de l’ Discours sur l’origine est les fondements de l’inégalité parmi les hommes et Contrat social, livre 1Nietzsche, Humain trop La question de la était possible de raisonner selon le plan suivant I - La culture nous rend, par définition, plus humains à l’égard de nous-mêmes par elle nous nous détachons de plus en plus la nature et de l’ - La culture nous rend plus humain sans pour autant nous détacher de la nature et de l’animalité, à l’égard desquelles nous conservons un intérêt - La culture est au contraire ce qui produit les moyens d’une inhumanité à l’égard de nous-même comme à l’égard des autres on pouvait terminer par un problème actuel, par exemple, le transhumanisme, en se demandant si ce progrès de la culture ne nous transformerait pas en Sujet 2 Peut-on renoncer à la vérité ?Le sujet est assez classique dans sa il faut s’étonner d’une telle question pourquoi, alors que nous tenons tant, en règle générale, à la vérité, pourrions-nous y renoncer ?La question Peut-on renoncer à la vérité ? » implique qu’il y aurait quelque chose, finalement, de négatif dans la vérité, de trois points de vue. D’abord du point de vue de la connaissance bien qu’attaché à la vérité, on envisage ici la possibilité de renoncer à la connaissance vraie alors pourquoi ?. Ensuite d’un point de vue moral possédant une vérité, ai-je le droit d’y renoncer ? Enfin, d’un point de vue psychologique puis-je renoncer à une vérité douloureuse ?Une difficulté un piège » se trouve dans l’énoncé il s’agit de renoncer à la vérité » et non à la recherche de la vérité. Ce qui veut dire j’ai une vérité et j’y renonce et non je cherche la vérité, je ne la trouve pas, et je renonce à cette recherche.La mot vérité » a à être pris dans différents sens, afin d’ouvrir la question et les possibilités de plan. Par exemple, la vérité comme adéquation entre la pensée ou la parole d’une part, et le réel d’autre part. Dans ce cas, pouvoir renoncer à la vérité, c’est pouvoir renoncer à dire ce qui s’est passé, ou à y penser évidemment, en précisant pourquoi nous serions amenés à un tel renoncement, et si, moralement, nous le pouvons.Le verbe peut-on » se questionne donc d’un point de vue moral avons-nous le droit ? mais aussi d’un point de vue psychologique est-il possible de se détacher d’une vérité dont nous aurions au fond besoin ? Sans oublier le point de vue de la connaissance elle-même si un savoir est vrai, ne s’impose-t-il pas à nous ?Il faut aussi considérer le la » de la vérité » la question n’est pas Peut-on renoncer à une vérité ? », en particulier, mais à la vérité en général. Il faut se demander s’il existe une vérité générale, voire faut être concret et analyser les conséquences possibles de ce renoncement le mensonge, l’oubli, par notions du programme en jeu dans le sujet sont la vérité, la raison et le réel, la conscience, la liberté suis-je libre de renoncer à la vérité ? était possible de raisonner selon le plan suivant I - On ne peut renoncer à la vérité car cette dernière s’impose à nous, par exemple - On ne peut moralement renoncer à la vérité car cette dernière relève du devoir de vérité, de mémoire.III - On peut renoncer à la vérité quand celle-ci s’avère possibles Sextus Empiricus, Hypotyposes Méditation métaphysique, Le gai mettre en lien avec la notion de bonheur par exemple renoncer à la vérité rend-il heureux ?Corrigé Sujet 3 explication de texte Texte de SchopenhauerLe sujet 3 est difficile dans son approche et son traitement car son concept central n’est pas contenu directement dans le programme des notions ce qui est tout à fait possible et prévu puisque les sujets de philosophie ne sont pas des questions de cours, mais de véritables sujets de réflexion sur un problème qu’une interrogation ou qu’un texte soulèveIl ne fallait donc pas chercher à plaquer mécaniquement sur le texte de Schopenhauer des connaissances apprises par notion centrale du texte est la peur. Il faut avoir fait plusieurs lectures attentives du texte, jusqu’au bout, pour voir ce concept. Ce dernier est présenté en fin de texte comme la récapitulation d’une dit Schopenhauer sur la peur la thèse du texte ? la peur qui peut nous retenir d’agir est plus ou moins consciente car nous cachons ce sentiment un peu honteux par une cause plus noble », des raisons purement morales ».Cette notion de peur est analysée dans le 2nd paragraphe. Le rôle du 1e paragraphe est d’amener et de faire comprendre a contrario la peur, par son contraire donc, à savoir le désir encore et toujours de façon plus ou moins consciente de voir quelque chose arriver, mais qu’on peut se cacher à argumentation est assez concrète comment, en nous, la peur se forme-t-elle ? Il ne s’agit pas de la peur brutale qui nous saisit face à un monstre par exemple, mais du sentiment diffus, plus ou moins conscient, qui s’installe en nous dès que nos avons une décision importante à prendre ou une action cruciale à peur peut être ici comprise comme la peur de perdre, la peur d’affronter des situations incertaines ou de devoir prendre des au fond un texte à dimension morale philosophie de l’action et psychologique philosophie des sentiments sur les motifs » encore une fois, plus ou moins conscients qui nous retiennent ou nous poussent.Notions du programme en jeu la vérité, la conscience et l’inconscient, la morale, le désir, le du Bac Philo Série ES Economique et sociale Coef. 4Corrigé Sujet 1 Toute vérité est-elle définitive ?Le premier sujet de la série ES est assez classique puisqu'il confronte la notion de vérité avec son caractère temporel et relatif. Le sujet est très large et n'a donc pas de plan type. Il faut d'abord que le candidat se consacre à une définition des notions. La vérité se définit traditionnellement comme l'adéquation entre nos pensées et le réel. Le réel existe, il est présent mais pouvons-nous le connaître définitivement pour autant ? C'est là l'enjeu de la question. Les candidats doivent s'attarder sur la notion "définitive". Ce qui est définitif est considéré comme achevé, certain, irrévocable. Enfin il fallait noter que le sujet demande si "toute" vérité est définitive, ce qui sous-entend la possibilité de distinguer plusieurs formes de première hypothèse que les candidats pouvaient envisager est tout simplement de constater que la vérité, peu importe le domaine dans lequel nous nous inscrivons, semble connaître des évolutions. De façon privilégiée, ce que nous dit la science à propos du réel subit des transformations, voire des révolutions, au cours du pour autant, cette évolution remet-elle en cause la notion de vérité ou, au contraire, notre capacité à y parvenir ? Il faut alors dégager une méthode d'accès à la vérité. La démonstration est le moyen privilégié pour réaliser cet objectif. Cette méthode possède néanmoins le risque de s'éloigner du réel à cause de son caractère trop formel, ce qui nous éloignera également de la vérité entendue comme adéquation au faut-il donc distinguer au sein même de la vérité plusieurs formes possibles. Il y aurait des vérités définitives comme celles du cogito cartésien ou certaines vérités de la science et d'autres qui sont vouées à évoluer au cours du temps comme les vérités qui reposent sur une auteurs pour un tel sujet sont nombreux. Les candidats pouvaient faire référence au débat entre Platon et Protagoras en ce qui concerne la relativité de la vérité ou encore à l'allégorie de la caverne. Le cogito cartésien apparaît comme une référence importante. L'opposition entre phénomènes et noumènes réalité intelligible, opposée au phénomène sensible, NDLR proposée par Kant peut être utile. Sinon, ils pouvaient aller chercher des auteurs en épistémologie comme Popper, Duhem...Corrigé Sujet 2 Peut-on être insensible à l'art ?Le deuxième sujet est intéressant puisqu'il repose sur un paradoxe. A première vue, il semble difficile d'être insensible à l'art puisque l'essence même de l'art est d'interpeller notre sensibilité. L'art n'a pas seulement pour fonction de toucher notre sensibilité, il a également une fonction intellectuelle, mais il y parvient normalement en passant par nos faut donc, dans un premier temps, travailler ce paradoxe en insistant sur le fait que l'art est le propre de l'homme. Il témoigne de notre appartenance à une culture et donc à l'humanité. L'art est donc essentiel à l'homme et il apparaît difficile d'y être il arrive que nous ne soyons pas touchés par certaines formes d'art. Il faut alors faire subir au sujet une légère inflexion. S'il semble difficile qu'un individu soit insensible à tout art, il peut l'être à certaines manifestations de l'art. C'est un phénomène que l'on retrouve par exemple avec l'insensibilité qu'une partie du public peut éprouver à l'égard de l'art faut alors rechercher la cause de cette insensibilité et on voit assez vite qu'elle repose souvent sur une certaine incompréhension, ce qui permet de renverser le rapport traditionnel que l'on attribue entre sensibilité et intellection. Il est peut-être nécessaire de comprendre une oeuvre pour y être sensible et non l' candidats pouvaient faire référence aux travaux de Hume sur la sensibilité, à ceux de Kant sur la manière de distinguer l'agréable du beau. Ils pouvaient également utiliser des auteurs plus contemporains comme Danto ou Goodman sur la relation du public à l'art contemporain. Il était également possible de solliciter Hegel pour insister sur l'importance de l'intellect en Sujet 3 explication de texte Durkheim, Les formes élémentaires de la vie religieuseLe texte proposé aux élèves de ES est assez simple dans sa formulation mais peut avoir un caractère déroutant pour les candidats car il ne renvoie pas clairement à une notion du objet concerne le rapport à autrui et, plus particulièrement, l'influence que peut avoir autrui sur nous du fait de son problème que se pose ici Durkheim est de savoir comment certains individus exercent-ils une influence sur les autres ? Comment le rapport d'autorité se manifeste-t-il ?Il défend la thèse selon laquelle l'autorité provient d'une reconnaissance en une "énergie psychique" particulière qui limite la volonté de celui qui obéit. L'enjeu du texte est donc de travailler ce rapport si particulier qui existe entre ceux qui commandent et ceux qui texte est divisé en deux parties. Dans un premier temps, l'auteur s'attache à travailler le rapport d'autorité avant de l'appliquer au cas particulier du commandement dans une deuxième candidats devaient d'abord définir les notions d'obéissance, d'autorité morale, d'énergie psychique. Il est bon d'insister sur le caractère étonnant de cette notion d'énergie psychique. Le rapport entre notre volonté et celle de celui qui impose le respect doit être traité. Les notions de prescription et de commandement sont importantes. Il faut également réfléchir à la notion d'intensité. Le texte n'est pas forcément complexe mais demande une attention particulière. Le risque pour les candidats est de faire une longue paraphrase du texte au lieu de réaliser un travail patient d' Retrouvez les corrections du Bac Philo 2018 en Facebook Live Corrigés Bac Philo 2018 l'épreuve de philo est terminée, voici les corrigés en Live! Posez-nous vos questions en commentaires - En partenariat avec Nomad Education - applis de révisions pour le bac by Le Parisien Etudiant on Monday, June 18, 2018Corrigé du Bac Philo Série S Scientifique Coef. 3Corrigé Sujet 1 Le désir est-il la marque de notre imperfection ?Sujet assez classique le désir, formulation assez inédite. Assez difficile à cause de la notion d’imperfection qu’il faut bien analyser. Reformulée, la question donne Le désir est-il notre noblesse possible ou notre misère réelle ? Progrès ou décadence ?Il faut préciser le sens de marque » qui est une métaphore, qui signifie la preuve, ou encore l’indice, ou le signe de reconnaissance de notre fallait voir les différentes définitions, acceptions et conception du désir afin de trouver des pistes différentes. Par exemples - Le désir comme manque, souffrance, désespoir, frustration. Dans ce cas, le désir est la marque de notre Le désir opposé au besoin, comme tendance noble vers quelque chose de bon dans ce cas, le désir peut, dans son mouvement et dans sa réalisation, tendre vers la perfection est également intéressant de bien creuser les implications du mot imperfection » - le contraire de la perfection se demander si nous pouvons être parfaits ;- la possibilité d’un perfectionnement, d’une amélioration devenons-nous meilleurs moralement par exemple si nous renonçons au désir ou à certains désirs ?Les notions du programme en jeu dans le sujet sont le désir, la morale, la culture, la conscience, la auteurs possibles Épicure, Lettre à Le monde comme volonté et comme était possible de raisonner selon le plan suivant I - Le désir est la marque de notre - Le désir n’est la marque que d’une certaine imperfection, tout dépend du désir dont on - Le désir est la marque, non de notre perfection nul n’est parfait, mais le moyen de notre perfectionnement, et donc la marque de notre on pouvait ouvrir sur la question fondamentale de notre liberté face à nos Sujet 2 Eprouver l’injustice, est-ce nécessaire pour savoir ce qui est juste ?Le sujet est assez difficile dans sa formulation, et assez inédit en problème de cette question repose sur deux distinctions, entre injustice » et juste », entre éprouver » et savoir ».La première distinction nécessite de bien reprendre des définitions de la justice vues en cours, puis de définir a contrario ce qu’est l’injustice peut-on comprendre l’injuste par son contraire ?La seconde distinction repose sur la dualité sentiment/ raison, éprouver » affectivement VS savoir » rationnellement. Il faut se demander si un sentiment d’injustice peut reposer sur une idée de justice. Eprouver l’injustice est-il naturel ou nécessite-il un savoir, moral, juridique, ou encore politique ?Reformulée, la question donne Faut-il posséder une idée rationnelle de la justice pour ressentir l’injustice ? La connaissance du juste est-elle une condition préalable à tout sentiment d’injustice ?Il faut donc bien se demander en quoi consiste le problème, car habituellement nous pensons que le sentiment d’injustice est premier l’exemple du jeune enfant qui ressent de l’injustice sans forcément connaître l’idée de justice et que l’idée de justice est le fruit d’une rationalisation faut préciser également nécessaire » ici, une condition impérativement notions du programme en jeu dans le sujet sont la justice, le droit, le sujet, la conscience, la était possible de raisonner selon le plan suivant I - Eprouver l’injustice est une condition préalable et nécessaire à la connaissance du justeII - Il faut avoir une idée du juste pour ressentir authentiquement l’injusticeIII - On éprouve d’abord l’injustice de laquelle on se forge une idée du juste, idée qui sert alors à juger rationnellement l’injusticeAuteurs possibles Platon, République mythe de Gygès.Aristote, Ethique à Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les Théorie de la s’interroger sur les liens entre justice, injustice et Sujet 3 Texte de MillLe sujet est très difficile dans son approche et son texte porte sur la question du possible lien de causalité entre les lois et les phénomènes de la nature d’une part, les autres phénomènes, humains et sociaux d’autres problème peut être posé ainsi habituellement, les lois et les phénomène humains et sociaux se comprennent indépendamment des lois et phénomènes de la prend le contre-pied de cette idée et énonce la thèse suivante tous les phénomènes humains sont en même temps des phénomènes de la nature. Pourquoi ? Car les lois qui régissent la nature et la société sont les mêmes. Or, la nature étant antérieure à la société, la première détermine la doit être précisée ainsi tout au long de l’analyse les lois sont toujours les mêmes, ce sont les circonstances dans lesquelles les lois s’appliquent qui changent circonstance naturelles VS circonstances sociales.Il était bon de donner quelques exemples, finalement simples la loi physique de la pesanteur qui s’applique dans la nature, s’applique aussi à dans société humaine mais pas sur les mêmes réalités et pas dans les mêmes circonstancesNotions du programme en jeu la raison et le réel, la démonstration, la du Bac Philo Séries Technologique sauf STHR Coef. 2Les propositions qui suivent ne constituent pas une correction définitive mais des éléments de réflexion. Il est important que les candidats se rappellent que les attentes, en ce qui concerne l'épreuve de philosophie, sont avant tout l'exercice réfléchi du jugement et le témoignage d'une culture philosophique Sujet 1 L'expérience peut-elle être trompeuse ?Le premier sujet proposé aux séries technologiques est classique mais peut apparaître complexe aux faut d'abord définir les notions du sujet. La notion d'expérience est assez large puisqu'elle traverse l'ensemble de notre existence. Il est possible de la définir comme une certaine épreuve conduisant à une connaissance ou à une maîtrise. On la retrouve dans notre quotidien mais aussi plus particulièrement dans le domaine scientifique. Le caractère trompeur d'une chose signifie que celle-ci nous fait croire qu'elle nous donne accès à la vérité alors qu'elle nous induit en de tromperie est particulièrement importante pour la notion d'expérience puisqu'elle se donne comme le moyen d'engranger des savoirs ou de maîtriser des techniques. Il apparaît donc, à première vue, que l'expérience n'est pas le temps fait que nous nous rendons parfois compte qu'une expérience nous a trompé et que ce que nous pensions être vrai s'est révélé qu'est-ce qui nous a permis de prendre conscience de cette tromperie ? L'expérience elle-même. C'est là le paradoxe de l'expérience. Même si elle peut parfois être trompeuse, elle est le seul moyen que nous avons pour la corriger. C'est donc l'expérience qui permet de corriger l' candidats pouvaient utiliser les oeuvres d'Aristote ou de Locke pour montrer que l'expérience constitue notre premier mode d'accès à la vérité. Il était bon d'utiliser Descartes et le doute systémique qu'il utilise pour montrer que nos expériences sont parfois trompeuses. Enfin, les candidats pouvaient utiliser un auteur comme Bachelard pour défendre l'idée selon laquelle l'expérience scientifique vient corriger notre expérience Sujet 2 Peut-on maîtriser le développement technique ?Le deuxième sujet est assez classique également mais possède certains échos avec l'actualité et les craintes que peut provoquer le développement notion de technique se définit comme l'ensemble des moyens utilisés par l'homme pour transformer son milieu. La technique est une caractéristique qui accompagne l'humanité depuis ses débuts et qui a permis à l'homme d'ériger une culture. Elle est donc une aide fondamentale pour l'homme si bien qu'il peut difficilement s'en la technique a connu un développement tel qu'il semble de plus en plus difficile d'en maîtriser les effets. La question apparaît alors de savoir si nous restons les maîtres de nos créations ou si elles finissent par nous faut donc réfléchir aux moyens de maîtriser notre développement technique. Une première réponse consiste à dire que ceux qui contribuent au développement technique, les ingénieurs, sont les mieux placés pour limiter leurs propres inventions. Une autre réponse possible consiste à dire que cette maîtrise doit venir d'une volonté politique, celle des dirigeants ou celle des citoyens. Dans les deux cas, il semble difficile d'envisager une maîtrise du développement car la concurrence est telle que la course au progrès ne semble pas prête de connaître un ce sujet, les candidats pouvaient faire référence à Bergson et sa définition de l'homme comme homo faber. Descartes semble une référence incontournable pour ce sujet. Il est celui qui défend l'idée d'une maîtrise de la nature grâce à la technique. Jonas est aussi une référence importante pour ce sujet puisqu'il met en garde contre les dangers du développement technique et de sa difficile Sujet 3 Montesquieu, De l'esprit des lois1/Le texte de Montesquieu proposé aux candidats des séries technologiques est intéressant puisqu'il va contre certaines idées reçues concernant ce qu'il faut entendre par liberté dans une principale du texte de Montesquieu est de définir ce qu'est la liberté politique, à savoir le fait de pouvoir faire ce que les lois nous autorisent et l'importance de l'adhésion à ces lois par les citoyens. Il développe son argumentation en deux temps. Il insiste d'abord sur l'erreur de jugement qui peut être attribué aux démocraties. Elles ne sont pas des régimes où chacun fait ce qu'il veut. Au contraire, elles sont encadrées par des lois nécessaires au bon fonctionnement de la société. Montesquieu montre ensuite le risque que pourrait courir la démocratie si chacun use de sa liberté en fonction de sa seule volonté et non selon le respect des phrase "dans les démocraties, le peuple paraît faire ce qu'il veut" insiste sur l'image que peut renvoyer la démocratie, à savoir celle d'un régime au sein duquel chaque citoyen peut suivre sa volonté et ses désirs sans devoir rendre de compte à la loi. Il s'agit là évidemment d'une apparence car en démocratie, comme dans tout régime, la loi organise la société et donc encadre les volontés phrase "la liberté ne peut consister qu'à pouvoir faire ce que l'on doit vouloir" insiste sur le rapport que le citoyen doit entretenir à l'égard des lois. Le respect des lois doit constituer un devoir supérieur au respect de sa volonté individuelle. Cela signifie que le citoyen doit comprendre tout l'intérêt qu'il a de respecter la propose de distinguer indépendance et liberté. L'indépendance est la capacité de l'individu de vivre seul, ce qui lui permet de ne suivre que sa volonté. Or, du fait même de son appartenance à la société cette indépendance doit être inscrite dans le projet plus général de la société. Si le citoyen souhaite ne suivre que son indépendance, il risque d'en faire les frais puisque les autres feront de même, ce qui mettra en danger la société dans son liberté se définit en apparence comme la capacité pour un individu de faire ce qu'il veut, c'est-à-dire de suivre sa volonté et ses désirs. Pourtant, si tous les individus ne font que suivre leurs désirs, ils risquent de tomber dans une forme de guerre généralisée que Hobbes appelle “état de nature”. Il faut alors contraindre les volontés individuelles par la loi, ce qui permet aux citoyens d'augmenter leur liberté. Les lois apparaissent ainsi nécessaires à la ce sujet, les candidats peuvent faire référence à Hobbes et à la définition qu'il propose de l'état de nature. Il est possible évidemment de reprendre le texte de Montesquieu. Rousseau appraît également comme un auteur important pour ce aussi →Spécial BAC 2018 les sujets et conseils de préparation...→ Dates du Bac épreuve par épreuve→ Corrigés du bac Les épreuves corrigées par nos profs sélectionnés→ Les sujets probables du Bac ciblez vos révisions...→ Conseils de révisions à quelques jours ou heures des examens→ Quiz de révisions du Bac testez votre niveau matière par matière...→ Les alertes résultats du Bac officiels et gratuits, en direct des académies...→ Bac de Philo derrière l'épaule d'un correcteur→ Bac pourquoi la philo ouvre le bal des épreuves ?Alerte Mail Corrigés du Bac
Cest donc l’histoire de la lente construc­tion du savoir, de la patiente appro­pria­tion de la véri­té et ce, depuis Descartes, en uti­li­sant pré­ci­sé­ment le doute comme outil. Ainsi, on peut légi­ti­me­ment se deman­der si dou­ter, ce soit néces­sai­re­ment renon­cer à la véri­té. Une telle réflexion
Objectifs Pour ce sujet tous les éléments de réponse avaient été donnés dans le cours. Pour certaines notions complexes ou insuffisamment développées, des fiches étaient à la diposition des élèves. Il était donc inutile de se perdre dans des recherches fastidieuses. Les objectifs de l'exercice étaient - La mobilisation et l'appropriation des connaissances vues en cours en vue de leur assimilation. - La construction du plan détaillé qui reste encore un élément de difficulté pour beaucoup. INTRODUCTION Pour les consignes concernant la rédaction d'une introduction il faut se reporter à la correction de la dissertation précédente fiche Dissertation/correction Qu'est-ce qu'un maître ? Rappel Pour réussir un exercice scolaire, il importe de comprendre ce qui nous est demandé et respecter les consignes données par le correcteur. • Exemple de correction d'une introduction prise au hasard, extraite d'un travail d'élève " La vérité» est un mot signifiant la conformité de ce que l'on dit ce ce qui est. Dès notre enfance, nos parents nous disent de toujours dire la vérité, que le mensonge c'est mal. Mais est-il nécessaire de rechercher la vérité ? Ne peut-elle pas dans certains cas nous apporter plus de mal que de bien ? Dans une première partie, nous montrerons que cette démarche de recherche de vérité est nécessaire. Ensuite, dans une seconde partie nous montrerons que toute vérité n'est pas bonne à savoir. Enfin nous montrerons dans une troisième partie que la recherche de la vérité peut avoir certains effets sur l'homme". Correction la vérité» est un mot signifiant la conformité de ce que l'on dit avec ce qui est. 1 Il faut éviter de mettre dans l'introduction des définitions. Pourquoi ? - a La question de fond se cachant derrière le sujet de la dissertation et à laquelle répond toute la dissertation, est "qu'est-ce que la vérité?". Si l'introduction s'ouvre avec LA réponse, la vérité c'est...» ,la dissertation n'a plus aucun intérêt puisque le problème est résolu. - b Il existe plusieurs définitions de la vérité car le concept de vérité à une histoire. La définition proposée par notre élève correspond à un moment de cette histoire, que l'on appelle la vérité-adéquation», qui a été défendue par certainss philosophes mais qui ne peut-être utilisée comme étant LA définition de la vérité. Dans la dissertation la première définition de vérité proposée, doit évoluer. Plusieurs définitions de la vérité seront donc amenées à se confronter. Ces différentes définitions amèneront nécessairement des réponses différentes à la question posée. - c A la limite l'élève pouvait minimiser la portée de sa définition, en précisant "pour le sens commun ou pour l'opinion générale, la vérité est....". Ce qui dans ce cas est un moindre mal puisque nous avons vu que philosopher consiste à mettre en question, ou à "critiquer" le donné, les évidences, les opinions communes". Dès notre enfance , nos parents nous disent de toujours dire la vérité, que le mensonge, c'est mal. - L'introduction pouvait s'ouvrir sur ce lieu commun "c'est mal de mentir". L'intérêt de cette amorce est de poser l'actualité ou l'intérêt de la question en exposant ce que tout le monde à tendance à penser et de reformuler sous une évidence simple le sujet de la dissertation. - Il aurait fallu ensuite interroger cette évidence qui - si l'on est philosophe - ne va pas de soi Mais pourquoi est "mal" de mentir ? ce qui permet de rappeler le sujet "pourquoi devrait-on rechercher la vérité" ? Remarque Ici la question est intéressante. Dans la construction de la pensée de l'élève , elle ouvre une nuance sur le sens du doit-on ?» qui est ici ouvertement moral. Est-ce une nécessité ou une obligation au sens de "l'impératif catégorique" de Kant un devoir moral auquel je ne peut me soustraire ? Ne peut-elle pas dans certains cas nous porter plus de mal que de bien. L'alternative qui nous est ici proposée est que le mensonge pourrait être préférable. Ce qui est une proposition très intéressante. Dans une première partie, nous montrerons que cette démarche de vérité est nécessaire. Ensuite, dans une seconde partie nous montrerons que toute vérité n'est pas forcément pas bonne à savoir. Enfin, nous montrerons dans une troisième partie que la recherche de la vérité peut avoir certains effets sur l'homme. Remarques de méthode - Il faut éviter les termes comme "ensuite", "enfin", "de plus", qui empilent les idées, mais ne les construisent pas logiquement. - Le reproche que l'on peut faire au plan est qu'il est beaucoup trop vague. Ce qui indique qu'en amont, le travail préparatoire à la dissertation 1 dans l'analyse du sujet, 2 dans l'élaboration du plan détaillé est très insuffisant. - En ce qui concerne la seconde partie même si la vérité n'est pas agréable à entendre ou à connaître, cela ne constitue pas un argument suffisant pour s'opposer à la recherche de la vérité. A moins qu'elle ne soit pas agréable à entendre pour celui qui recherche SA vérité ? le problème qui se pose alors est de savoir si on peut se mentir à soi-même ? - Quand à l'annonce de la thèse développée dans la troisième partie elle est extrêmement vague. Elle ne permet pas d'anticiper si l'élève a traité la question posée dans sa dissertation. Rappel l'introduction se rédige en dernier, une fois que le plan détaillé est prêt. LE TRAVAIL PREPARATOIRE Il est impératif, avant de commencer tout travail de rédaction, de faire un travail au brouillon d'analyse du sujet. cf. le modèle donné dans la Dissertation QU'EST-CE QU'UN MAÎTRE ? Les difficutés du sujet La question posée porte sur une notion généralement traitée dans le cours sur la connaissance. Elle comporte un point de vue "théorique" en ce qui concerne la définition de la vérité. Mais il ne fallait pas occulter la dimension morale de la question suggérée par l'expression doit-on?». Cette dimension morale constituait la difficulté principale de la question posée . • A partir de ce doit-on?» on analyse méthodiquement la question posée. On peut dégager trois pistes -1 un sens fort la nécessité, qui signifie que l’on ne peut pas faire autrement, ou l’obligation qui a ici le sens d’une contrainte ; - 2 un sens moins contraignant dans le sens où la contrainte ne vient pas de l’extérieur de notre volonté le devoir moral, qui consiste à se donner librement comme tâche la recherche de la liberté. - 3 Mais on peut aussi décider de ne pas rechercher la vérité comme les prisonniers de la Caverne de Platon qui ne sont pas malheureux, mais ne sont pas heureux pour autant. Dans le travail préparatoire au brouillon • Dans un premier temps il peut être utile de se donner une définition très générale de la notion de vérité », proche du sens commun [histoire de savoir de quoi on parle mais aussi pour ensuite apporter des nuances ou des modifications à cette définition initiale]. Il faut cependant éviter des définitions du type la vérité c'est quelque de vrai tautologie, qui ne nous avancent pas beaucoup. Dans un coin de sa feuille on peut par ailleurs faire le point sur les connaissances que l'on possède, sur les différentes définitions de la vérités que l'on connaît qui nous permettrons ensuite de critiquer l'opinion commune. Une dissertation ne peut se passer d'une culture philosophique, d'où la nécessité de retravailler le cours et d'apprendre les définitions. Il peut être également utile de se demander quels sont les contraires de la vérité l'erreur, le mensonge, l'illusion termes à définir. • Dans l'analyse la question doit-on rechercher la vérité» ? Il faut se demander qui est ce on » ? - a Est-ce l’homme en général le genre humain ? Il ne peut y avoir nécessité que si il y a universalité. - b Est-ce un individu particulier ? [cette nuance est importante car l’exigence morale relève du choix volontaire d’un individu] • On doit également se demander pourquoi rechercher la vérité ? Car cette recherche ne va pas de soi. - si on » recherche la vérité c’est qu’on ne la possède pas. Cette recherche de la vérité est l’expression d’un désir ce point a été traité dans l'introduction du cours. - Ce désir de savoir caractérise-t-il l’espèce humaine dans son ensemble tous les hommes sans exception ou n’est-il le fait que de certains individus les scientifiques ou les philosophes ? • Remarque la réponse à cette question est importante car elle détermine deux conceptions distinctes du savoir. - Pour certains comme Socrate ou Descartes, tous les hommes peuvent avoir accès à la vérité, à la science, si "on" la société par le biais du système éducatif, des dispositifs de formation permanente, etc. ... leur en donne les moyens. - Par contre d'autres penseurs développeront une conception élititiste ou aristocratique du savoir seuls certains privilégiés du fait de leurs capacités ou de leur position sociale peuvent voir accès au savoir. • Méthode Toutes ces idées sont dans un premier temps jetées sur le papier, sans être pour l'instant organisées, cependant on voit que sans avoir une multitude de connaissances, s'esquisser un certain nombre de problèmes. Ici il est important de ne pas se censurer, de noter tout ce qui nous vient à l'esprit. Ce travail est une étape importante. Je le répète pour les élèves qui se refusent à travailler au brouillon. Une fois ces idées jetées en vrac sur le papier on travaille à les organiser et à les développer. C'est l'étape de l'élaboration du plan détaillé. •Le jour de l'épreuve du baccalauréat il faut compter à peu près une heure pour faire ce travail de recherche d'idées. LE PLAN DETAILLE EXEMPLE DE PLAN MALADROIT - certains élèves m'ont envoyé leurs plans détaillés. Je me permets pour la bonne cause d'utiliser l'un d'entre eux Mille mercis à l'élève concerné •Exemple Problématique Faut-il occuper sa vie à la quête de la vérité ou bien au contraire la contourner par souci de paix car elle pourrait apporter le malheur ? I La recherche de la vérité est nécessaire car l'homme ne peut faire autrement a- La recherche de la vérité est dans la nature de l'homme et est libératrice b- La vérité est nécessaire à la connaissance et aux relations humaines c- Le scepticisme n'est pas une solutionII La recherche de la vérité ne constituerait-elle pas une illusion voire même un horizon dangereux ? a- La vérité est inatteignable b- Pluralisme des vérités c- La vérité est parfois blessante voire dangereuse III La vérité n'est-elle pas quelque chose de subjectif ? a- La vérité est dépendante du jugement des hommes b- La vérité est une interprétation de l'expérience de la vie par l'homme • CORRECTION de ce plan qui est à première vue l'expression d'un travail très sérieux DOIT-ON TOUJOURS CHERCHER LA VERITE ? Problématique Faut-il occuper sa vie à la quête de la vérité ou bien au contraire la contourner par souci de paix car elle pourrait apporter le malheur ? attention une problématique est une succession cohérente de questions auxquelles on répondra progressivement dans le développement, elle ne peut se résumer à une alternative. Méthode - Ici nous sommes dans une alternative trop restreinte. Rappellons nous ce que nous avons vu en cours, à propos de l’amorce de la question doit-on ?. - Avant de se lancer dans la construction du plan, il est important de prendre position pour une thèse qui sera défendue dans la dissertation ce qui n’est pas clair dans le plan proposé. C’est à partir de ce choix que nous pourrons construire de façon stratégique notre plan. Le plan proposé me semble maladroit. Il serait intéressant de partir de la seconde partie en l’intitulant différemment A. Les hommes ne recherchent pas ou ne désirent pas la vérité. → Pourquoi ? car les hommes peuvent se satisfaire de mensonges et d'illusions. - a Il faut définir ce que veux dire ici les mot vérité, mensonges, illusions dans un sens le plus général possible. - b il faut développer cette idée en adaptant l’Allégorie de la caverne de Platon, c’est-à-dire en ne retenant dans l’Allégorie que ce qui est utile à notre propos, inutile de tout raconter. • Si on considère que la vérité est parfois blessante voire dangereuse» c’est parce que la vérité met à jour le caractère illusoire de ses faux bonheurs auxquels nous nous accrochons et nous dévoile la réalité de la condition humaine. Le danger est donc très relatif. C'est d'ailleurs peut-être un mal pour un bien. Ce qui n'empêche pas que la plupart des hommes ne sont pas prêts à accepter cette réalité nous sommes dépendants d’autrui, vieillissons, nous sommes mortels,etc. ... Ce sont des aspects de notre réalité qui ne peuvent être que déplaisants. Ainsi la société de consommation joue sur ce désir d’illusions, nous promettant en permanence des faux bonheurs. Remarque il est conseillé de donner un peu de "vie" au devoir en quittant le monde de l'histoire de la philosophie pour revenir dans notre monde et montrer ainsi que la philosophie a d'abord pour objet de penser le monde dans lequel nous vivons aujourd'hui. B. Mais refuser la vérité de notre condition, et nous maintenir dans le mensonge et l’illusion c’est aussi nous maintenir dans l’injustice et donc dans le malheur. cf. Platon Si on peut maintenir les hommes dans l’ignorance, et leur faire croire n’importe quoi, on peut aussi les manipuler et les asservir. Dans la littérature, dans le cinéma ou dans l’histoire, il existe de nombreux exemples décrivant cet état de contrôle des populations sans que celles-ci soient pour la majorité de la population source de malheur exemples 1984 d’ORWELL ou le film V pour Vendetta des frères Wachowski, etc.. Remarque attention un exemple n’est pas un argument, il ne fait qu’illustrer et développer une idée afin de la rendre plus claire. Si on y réfléchit bien, dans ce paragraphe, la recherche de la vérité n’est donc dangereuse que pour ceux qui ont intérêt à maintenir les hommes dans l’ignorance. C La recherche de la vérité est donc nécessaire 1 Les hommes ne pourraient survivre dans un milieu qu’ils ne connaissent pas, car contrairement aux animaux ils n’ont pas d’instinct pour survivre dans la nature ; Ils doivent s’adapter, construire des outils qui leurs permettront de satisfaire leurs besoins. Le savoir est donc indispensable. Connaître est dans la nature de l’homme. 2 Un homme qui subit l’oppression et qui renonce à sa liberté de juger et de décider pour lui-même n’est plus un homme mais une chose qui obéit, il perd sa qualité de sujet. La recherche de la vérité est constitutive de l’homme, elle est libératrice et émancipatrice. la liberté distingue l’homme de l’animal. On peut ici reprendre l’idée de Platon qu’il n’y a que bonheur que dans la justice et que cette justice se fonde sur l’usage de la raison et la recherche de la vérité. [Dans le plan qui sert d'exemple, c’est ce qui est désigné par la périphrase la vérité est nécessaire aux relations humaines ». Par exemple peut-on construire une société ou une relation entre deux êtres sur le mensonge, la tromperie ? ] Remarque oui répond Boris Cyrulnik, ce qui ouvre la perspective d'une autre dissertation. - 3 Le genre humain peut accepter l'illusion et le mensonge, ce qui n'empêche pas certains individus de consacrer leur existence à la recherche de la vérité chercheurs, scientifiques, philosophes... . Dans ces cas individuels et singuliers, on peut considérer que la quête de la vérité relève d'un devoir ou d'une exigence morale. D Or la vérité semble aujourd’hui depuis Kant un horizon inaccessible. - 1 La vérité est relative à l’homme. Kant - 2 Faut-il pour cela renoncer à chercher la vérité ? Se contenter du scepticisme ou au mieux de l’utilitarisme ? Si c'est non pourquoi ? -3 Une théorie n'est vraie tant qu'on n'a pas démontré par l'expérimentation qu'elle est fausse Kar Popper En conclusion Si on revient au monde dans lequel on vit la Caverne de Platon, qui est un monde d'apparences et d'illusions, on peut défendre l'idée que c'est un devoir pour chaque homme de chercher comme Socrate, Descartes... la vérité afin de rendre ce monde meilleur. Remarque ici il est important de faire le lien entre le savoir et la morale. On pourrait concevoir que la recherche de la vérité, ce n’est que la recherche du savoir pour le savoir. Mais depuis Descartes cet idéal a disparu, le but du savoir c'est la puissance domination. L'homme devant devenir "le maître et le possesseur de la nature" par son savoir et sa maîtrise technique. Aujourd'hui la maîtrise du savoir assure une puissance aux hommes qui maîtrisent directement ou indirectement par le biais de l'économie ou de la technologie par exemple ce savoir. Ce qui n'est pas sans conséquences pour l’homme ou pour la planète. C'est une piste qui pouvait être développée dns le devoir. Développement Remarques en vrac au fil de la lecture des travaux • La définition de la vérité Les élèves ont tendance à substituer les termes de vérité et de réalité. La vérité, comme la fausseté l'erreur, le mensonge sont des propriétés du langage. La réalité elle, n'est ni vraie ni fausse, elle se contente d'être. Cette confusion s'enracine dans la théorie de la connaissance de Platon où effectivement au dernier stade de son apprentissage, le philosophe, dans une intuition spirituelle, fait en un même instant l'expérience de la vérité et de la réalité. Par la suite les philosophes tenteront d'élaborer une théorie de la vérité en terme d'adéquation ou de correspondance entre ce qui est et ce que l'on dit sur ce qui est. Mais cette théorie qui est encore celle de Descartes au XVII° siècle, s'avèrera être une impasse, aucun critère objectif si on exclut Dieu ne pouvant vérifier la parfaite correspondance entre ce qui est, et ce qui est dit sur ce qui est. • Remarque concernant la critique de Platon par Nietzche Dans la conception de Platon la vérité n'est pas une "valeur". Elle est au-delà de toutes les valeurs parce qu'il la conçoit comme l'origine de toutes choses comme Dieu le sera ensuite pour le christianisme. La métaphore du soleil est importante car le soleil éclaire tout ce qui constitue notre monde, le portant ainsi à l'existence. Pour Nietzsche ce qui est à l'origine de ce qui est ce n'est pas la vérité mais la vie. Sa critique consiste à dénoncer ce tour de passe-passe par lequel dans l'histoire de la philosophie, les hommes ont dévalorisé ce pouvoir créateur de la vie pour affirmer à la place celui de la raison. • Le mensonge On pourrait penser que l'homme, animal social, développe sa faculté de raisonner en recherchant le savoir vrai, en élaborant des théories logiques et cohérentes. Aujourd'hui des éthologues et des psychologues, des psychiatres, développent l'idée qu'il est positif pour l'enfant de mentir. Par exemple, le psychiatre Boris Cyrulnik défend l'idée d'un "devoir [moral] du mensonge" qui est pour lui une preuve d'empathie vis-à-vis de l'autre. Il remarque également que pour mentir il faut faire preuve d'une certaine virtuosité intellectuelle "mentir c'est savoir qu'avec un mot, un sourire, une posture, je vais pouvoir modifier les représentations de l'autre et entrer dans son monde intime. C'est une performance intellectuelle extrême, qui exige que moi menteur, je puisse me représenter les représentations de l'autre. Pour cela il faut que je sois très intelligent , mais surtout que je sois respectueux de l'autre. Le pervers dit ce qu'il pense, et c'est blessant ... quant au psychotique, de toutes les façons pour lui, l'autre n'existant pas, il dit ce qu'il pense sans se poser de questions. En résumé chez le psychotique, il n'y a pas du tout de représentation de l'autre, et chez le pervers, il n' y a pas de respect des représentations de l'autre. Et mentir c'est respecter l'autre. [Pour lire la suite passionnante LIEN cliquer Lecture "le mensonge est une preuve d'intelligence" , Boris Cyrulnik Cet article est intéressant car il remet en question un certain nombre de préjugés concernant la nécessité de dire la vérité, notamment celui qui poserait qu'il ne pourrait pas y avoir de lien social bâtit sur le mensonge. Or ce que démontre B. Cyrulnik c'est que le mensonge est tout aussi constructif. Les exemples ou les références trouvés dans les copies qui posent des problèmes intéressants • DEXTER Dans une copie, un élève cite l'exemple du personnage Dexter, tiré de la série du même nom. Ce personnage mène une double vie dans la journée, il travaille pour la police, la nuit il se transforme en un sérial killer. Ce personnage est en permanence travaillé par l'idée du mensonge sur lequel repose sa vie. Dire la vérité - si sa vérité consiste uniquement dans sa personnalité de criminelle la dimension oedipienne de la relation au père lui-même criminel est importante dans le scénario, ce serait détruire la vie de ses proches sa femmes, ses enfants, sa soeur -Il fait donc par devoir le choix du mensonge par empathie pour ses proches et certainement pour sa propre survie mais ce choix est loin de le satisfaire et le mine. Parallèlement dans ses activités criminelles, il manifeste une réelle exigence de vérité puisqu'il n'assassine que des criminels échappant à la justice, et est profondément perturbé si jamais, par erreur, il assassine un innocent même particulièrement antipathique. La vérité reste donc nécessaire pour justifier ses actes. Ce personnage qu'on pourrait qualifier de monstrueux, n'est donc en rien nihiliste puisqu'il croit en la vérité. Alors même qu'il vit dans le mensonge, le devoir de vérité reste pour lui une question récurrente, d'où ses perpétuelles questions existentielles sur sa propre vie qui reviennent dans chaque épisode. Ainsi il est en fait comme monsieur tout le monde. Il reste imprégné de valeurs profondément conservatrices, comme le mari qui tromperait sa femme avec une autre et en éprouverait du remord ou de la culpabilité. Pour lui vivre dans le mensonge est une aberration. Il se demande d'ailleurs sans arrêt ce que c'est qu'être un être humain, en utilisant des arguments qui montrent que pour lui, l'humanité et la quête de la vérité restent indissociables. • L'ALLEGORIE DE LA CAVERNE Dans cette dissertation il n'est pas nécessaire de revenir en détail sur la totalité de l'Allégorie. Il faut juste retenir les éléments qui permettent d'illustrer et de développer le raisonnement relativement à la question initialement posée. Trois étapes me semblent particulièrement importantes pour notre propos - 1 La Caverne Si on considère les hommes les prisonniers ils recherchent pas la vérité. Elle n'est pas nécessaire à leur existence. Ils peuvent vivre heureux et dns le mensonge. -2 La libération Il se trouve que parmi ses hommes, l'un deux a la possibilité de sortir de la caverne. On peut faire ici le parallèle avec Néo, le personnage de Matrix, qu'on libère alors qu'il n'a rien demandé. Cette libération est difficile et douloureuse, mais notre prisonnier libéré ne renonce pas, de même que Néo qui aurait la possibilité de faire le choix de son ancien compagnon qui choisit de trahir pour retourner dans la matrice car le monde dans lequel il vit est devenu trop difficile pour lui. Dans ce cas , la quête de la vérité résulte d'un choix personnel et devient une exigence morale que l'individu s'impose librement à lui-même. -3 Le retour dans la Caverne Pourquoi notre homme s'acharne-t-il dans sa quête ?Pourquoi celle-ci une fois terminée, choisit-il de revenir auprès de ses anciens compagnons sachant très bien ce qui l'attend car ayant atteint le savoir absolu, on peut difficilement penser qu'il soit naïf à l'encontre du genre humain ? Rien ne l'y oblige, si ce n'est lui-même. En effet il estime à la fois que c'est son devoir d'homme, et à la fois qu'il est nécessaire de transformer ce monde de la caverne le bonheur de tous , la justice, ne pouvant que se fonder selon Platon que sur la connaissance de la vérité. Interprétation d'Audrey G. de l'Allégorie de la caverne " ... de même aujourd'hui la plupart des hommes ne sont pas prêts à accepter la réalité de notre condition humaine. Ils restent attachés à des bonheurs illusoires sans lesquels la réalité de nos existences paraitrait insupportable. La quête de la vérité fait apparaître la dimension mensongère de ces bonheurs factices et est plutôt désespérante. Par exemple le fait que nous soyons condamnés à vieillir est pour beaucoup insupportable dans une société où nous entretenons le culte de la jeunesse des corps. Vieillir devient intolérable. La société de consommation a pour fonction d'entretenir ces bonheurs illusoires, nous promettant par exemple, des crèmes anti-vieillissements, des interventions de chirurgie esthétique et la possibilité d'entretenir une éternelle jeunesse". mots-clés vérité, mensonge, Dexter, erreur, illusion, allégorie de la caverne, obligation, nécessité, devoir Quicommence à douter semble ne plus pouvoir s’arrêter, et ainsi désespérer de posséder un jour la vérité. Selon les sceptiques en effet, nos sens sont peu fiables, et nul n’est assuré que son impression subjective lui permet d’inférer une qualité réelle de l’objet. Nos raisonnements eux-mêmes posent problème : tout doit
Introduction Se demander s’il faut préférer la vérité au bonheur, c’est présupposer qu’il puisse y avoir une alternative entre la vérité et le bonheur, et se demander lequel doit l’emporter sur l’autre. Préférer, c’est établir une hiérarchie entre deux éléments, sans pour autant choisir l’un de ces deux éléments. En cela, préférer se distingue donc de vouloir une préférence est un type de choix particulier, en ce qu’il s’agit d’un choix par défaut. La vérité est le contraire du mensonge, de l’erreur, de l’illusion. On peut la définir positivement comme une adéquation à la réalité. Le bonheur peut se définir comme un sentiment de satisfaction durable, qui en cela se distinguerait de la joie ou du bien-être, plus proche de la sensation et moins durable. Le problème posé par le sujet réside dans le rapport envisagé entre le bonheur et la vérité. Ce rapport nous est présenté comme une alternative. Mais qu’est-ce qui pourrait justifier que l’on attribue une valeur plus grande à la vérité qu’au bonheur ? Nous devrons examiner les raisons de cette alternative car au fond, en quoi la vérité serait-elle exclusive du bonheur ? N’y a-t-il pas un lien profond entre la vérité et le bonheur ? Dans un premier temps, nous verrons qu’il faut préférer la vérité au bonheur dans la mesure où le bonheur pourrait n’être que la préoccupation secondaire de l’homme défini par sa raison. Mais la vérité ne peut-elle pas rendre malheureux, et faut-il en son nom tourner le dos à notre bonheur ? Nous verrons dans un deuxième temps en quoi le souci du bonheur doit l’emporter sur la quête de la vérité, avant d’examiner, dans un troisième temps, cette alternative posée entre le bonheur et la vérité car au fond, est-il seulement possible d’envisager que la quête de la vérité et la quête du bonheur se dissocient ? 1. Préférer la vérité au bonheur A. L’homme est doué de raison, et sa destination est d’accomplir cette raison A priori, on pourrait penser que la vérité est préférable au bonheur dans la mesure où le bonheur serait défini comme une préoccupation qui ne serait pas proprement humaine. C’est en particulier ce qu’établit Kant, en définissant le bonheur comme un sentiment lié à la satisfaction de nos penchants, tendances dont nous ne sommes pas maîtres, qui sont de nature particulière et ne peuvent donc correspondre à aucun impératif univoque. Le bonheur est ainsi défini comme un idéal de l’imagination, auquel, par conséquent, ne saurait s’ordonner notre action. Ainsi, si la quête du bonheur n’est pas une quête proprement humaine, elle doit être subordonnée à la quête de la vérité, quête dans laquelle l’homme accomplit sa destination d’être doué de raison. B. Le mensonge est immoral, et nous sommes faits pour être vertueux, et non heureux Si la vérité, étant propre à l’homme, doit être préférée au bonheur, selon Kant, il s’agit à la fois de la quête de la vérité au sens logique, et de la quête de la vérité au sens moral. Doit-on préférer dire la vérité plutôt que de vivre dans un mensonge qui nous rendrait heureux ? Oui, répond Kant, puisque le mensonge ne peut être un principe moral dans aucun cas. En effet, il est impossible d’universaliser le mensonge, puisqu’il suppose la crédulité. Par conséquent, tout mensonge est immoral, et seule la vérité est morale. Puisque nous sommes dotés d’une raison, et donc faits pour être moraux, il faut préférer dire la vérité plutôt que la dissimuler pour être heureux. [Transition] Pourtant, ce qui est proprement humain est-il nécessairement ce qu’il faut viser ? Si notre humanité nous sépare de l’ignorance et de l’aveuglement nécessaires au bonheur, en quoi faudrait-il se détourner de notre souci du bonheur ? 2. Préférer le bonheur à la vérité A. La recherche de la vérité exige des efforts l’ignorance et l’illusion sont confortables De fait, il semble que la quête de la vérité ne rende pas nécessairement heureux. La connaissance, le pouvoir que nous avons de connaître, semble nous exposer à des difficultés sans fin. C’est ce que souligne Descartes à plusieurs reprises alors qu’il s’efforce, dans les Méditations métaphysiques d’atteindre une vérité indubitable. Renoncer au confort du préjugé, à la douceur des illusions, s’exposer au doute pour atteindre la vérité, c’est peut-être renoncer à une forme de bonheur propre à l’esprit passif. Mais au fond, ne sommes-nous pas condamnés à cette quête malgré nous ? B. Le bonheur est lié à l’ignorance C’est finalement la question que pose Nietzsche dans les Considérations inactuelles, en comparant le bonheur d’un animal éloigné de la connaissance, oublieux, ignorant, et l’impossibilité humaine d’atteindre le bonheur. C’est que l’homme, dit-il, ne peut apprendre l’oubli » doté de facultés intellectuelles qui le tournent vers le passé et l’avenir, l’homme, incapable de jouir du présent, est essentiellement éloigné de la possibilité d’être heureux par les facultés mêmes qui le tournent vers la vérité. [Transition] Mais est-il si évident que la quête du bonheur et celle de la vérité soient dissociables ? Ce qui nous tourne vers la vérité, est-ce ce qui nous condamne à nous éloigner du bonheur ? 3. On ne peut pas préférer la vérité au bonheur puisqu’il n’y a pas de vérité sans bonheur ni de bonheur sans vérité A. Nous sommes faits pour le bonheur, et il n’y a pas de bonheur sans vérité C’est finalement l’alternative entre le bonheur et la vérité qu’il nous faudrait examiner. Car pourquoi faudrait-il préférer l’un à l’autre ? En proposant dans la Lettre à Ménécée une méthode du bonheur, Épicure remet en cause cette alternative. Car si le bonheur peut s’apprendre, c’est qu’il repose d’abord sur un effort de connaissance, qui vise à nous mettre en accord avec notre nature. L’homme malheureux est donc celui qui, par ignorance et par négligence, perd le souci de lui-même car nous disposons tous, en tant qu’hommes, des moyens d’atteindre la vérité. B. L’ignorance est malheur Ce que dit ainsi Épicure, c’est que la quête du bonheur ne peut être dissociée de la quête de la vérité connaître, dit-il, ce n’est pas chercher la vérité par amour de la vérité, mais dans la visée éthique d’un bonheur défini comme ataraxie, c’est-à-dire absence de troubles de l’âme et du corps, chercher la vérité est la condition sans laquelle aucun bonheur n’est possible. En somme, s’il est possible d’établir une supériorité du bonheur sur toutes les autres fins, en ce qu’il est le souverain bien », aucun bonheur ne peut advenir pour celui qui vit dans les craintes et les excès liés à l’ignorance. Conclusion En définitive, s’il est possible d’établir une supériorité du bonheur sur la vérité dans une perspective éthique, il est en revanche impossible de dissocier la quête de la vérité à celle du bonheur, en ce que la condition d’accès au bonheur serait d’abord la lutte contre l’ignorance, le préjugé, l’erreur. En somme, s’il est possible de préférer le bonheur à la vérité, dans la mesure où celui-ci correspondrait à notre accomplissement, il est impossible d’espérer atteindre ce bonheur en dehors de la vérité.
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douter est ce renoncer à la vérité