LÉtat n'est pas du tout un pouvoir imposé du dehors de la société ; il n'est pas davantage « la réalisation effective de l'idée morale », « l'image et la réalisation de la raison », comme
Le Sénateur Cotton qualifie l'esclavage de Mal nécessaire Selon le sénateur américain Tom Cotton, l’esclavage aux États-Unis était un “mal nécessaire sur lequel le pays est construit”. C’est ce qu’a déclaré le sénateur républicain de l’État de l’Arkansas à un journal local en réponse à une loi qu’il a déposée pour lutter contre un nouveau plan d’enseignement sur l’ loi du sénateur Cotton concerne le projet 1619, lancé l’an dernier par le New York Times. Ce projet veut que les leçons d’histoire soient révisées à partir de l’année 1619, lorsque les premiers navires avec des esclaves à bord sont arrivés dans la colonie anglaise de l’époque. Selon le projet, il faudrait mettre davantage l’accent sur les conséquences de l’esclavage et sur la contribution des Noirs américains à l’ Cotton veut empêcher que le programme scolaire ne soit modifié parce que “l’esclavage était nécessaire”. Selon lui, les fondateurs des États-Unis ont toujours eu l’intention d’abolir l’esclavage à terme. “Le message du projet 1619 est faux. Notre pays n’a pas de racines racistes”.Nikole Hannah-Jones, l’une des initiatrices du projet, a réagi sur Twitter. “Si l’esclavage basé sur la couleur de la peau, où il était permis de violer, de torturer et de vendre des gens, est un mal nécessaire, alors il est difficile de trouver quelque chose qu’on ne peut pas justifier, tant que la fin justifie les moyens”.Problématique6 L’État doit-il obéir à la morale ? f soutenue encore par la majesté du pouvoir souverain. L a Il n’est pas bien nécessaire qu’un prince les [bonnes qualités] possède toutes, mais il l’est nécessaire qu’il paraisse les avoir. J’ose même dire que s’il les avait effectivement, et s’il les mon-
ILa société avant la création de l'État ALa société et son existence à l'état de nature En effet, selon Aristote, la famille est une "société naturelle" qui existe avant l'État. Plus précisément, la famille est la forme élémentaire de la société, formée de l'union d'un homme le chef de famille et d'une femme avec leurs enfants. Ainsi, la société serait naturelle, puisqu'elle correspond à l'union des sexes en vue de la reproduction de l'espèce. L'homme est naturellement un animal Politique, trad. Jules Tricot, Paris, éd. Vrin, coll. "Bibliothèque des Textes philosophiques" 1995Pour Aristote, il est dans la nature de l'homme de vivre au sein d'une société. D'ailleurs, selon lui, un homme qui ne vivrait pas en société ne serait pas pleinement un homme il serait soit un sous-homme, soit un surhomme, c'est-à-dire un dieu. La société est le résultat d'un processus naturel d'expansion de la famille. Il existe en effet plusieurs stades dans la socialisation Le premier stade est la famille, qui vise la procréation et la vie quotidienne. Le deuxième stade est le village une communauté formée de plusieurs familles qui est gouverné par un chef et qui procède d'une sorte d'extension du lien familial. Le troisième stade est la cité, ou polis, une communauté achevée formée de plusieurs villages, dont le bien visé n'est pas seulement de vivre, mais de bien vivre. L'homme s'insérerait donc naturellement dans ces différents niveaux de la vie en commun. Il faut toutefois distinguer les notions de communauté et de société La communauté correspond à une forme d'organisation plus traditionnelle, dans laquelle l'individu est encadré par la famille ou la corporation. Les membres d'une communauté partagent un mode de vie commun, une même vision du monde. La société rassemble des individus obéissant aux mêmes règles, sans pour autant partager un mode de vie ni des objectifs communs. Elle repose sur un pacte ou une convention volontairement formée par ses membres afin de poursuivre leurs objectifs individuels. Historiquement, le clan défini par les liens de parenté naturelle et par les règles de l'alliance a précédé la famille. Celle-ci est issue d'une division du peuple et associée à l'usage d'un nom particulier. Ce nom est commun à tous les membres de la famille. Il est défini par des règles de transmission précises pour chaque type de société ainsi que l'a montré Lévi-Strauss dans ses Structures élémentaires de la parenté. Les règles en usage dans le clan, en particulier le mode de transmission du nom transmission par le père ou par la mère, se maintiennent dans la famille. La seule "société naturelle", au sens où Aristote l'entend, serait la horde primitive dont parle Darwin, et où aucune règle n'existe en dehors des nécessités de la vie. Tout y est "nature", mais il n'y a pas encore de famille ni même de clan. BL'idée du contrat social La société est l'union de différentes familles en vue du bien commun. Le bien commun recouvre ce que l'Antiquité définit comme l'objet même de la vie en société. Selon Aristote, l'homme étant "l'animal politique", il ne peut que vouloir le bien qui est le même pour tous la justice. Le mot latin societas signifie "association". Ainsi se forme l'idée selon laquelle la société n'est pas "naturelle" mais résulte d'une convention passée entre des individus isolés. C'est Du contrat social de Rousseau, écrit en 1762, qui étend l'idée de contrat à la société entière. On sort de l'état de nature et on entre en société par le contrat social. Contractualisme Le contractualisme est un courant de philosophie politique selon lequel l'origine de la société est un contrat passé entre les hommes, par lequel ceux-ci acceptent une limitation de leur liberté en échange de lois garantissant la perpétuation du corps une forme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun s'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant. Tel est le problème fondamental dont le contrat social donne la contrat social, Paris, éd. GF Flammarion 2011Rousseau présente l'idée du contrat social comme une fiction quelque chose qui est nécessaire pour penser la société, mais qui n'a peut-être jamais existé dans les faits. La représentation du contrat social appartient en fait à une étape de l'histoire où le lien familial a déjà "éclaté" sous la pression du développement économique les individus vont vivre dans des lieux différents pour exercer leurs activités. John Locke généralise le contrat, fondement de la société, à la famille elle-même. Selon lui, les enfants qui reçoivent de leurs parents éducation et protection s'engagent en contrepartie, par un contrat tacite consenti sans le savoir, à les soutenir et les nourrir lorsque ceux-ci seront vieux. Pour les "classiques" des XVIIe et XVIIIe siècles, tout est contrat ou devrait l'être. Le contrat assure la même transparence dans la société que le commerce ou l'échange. Il n'y a pas besoin, sauf pour "gendarmer" la société, d'État pour la superviser ou la réguler. Le contrat suffit. CLa vie sociale, un paradoxe À la fin du XVIIIe siècle, Emmanuel Kant parle de l'insociable sociabilité de l'homme malgré leur individualisme "naturel", les hommes sont poussés à nouer des relations sociales grâce à leur esprit de concurrence. Ils ne peuvent pas s'empêcher, par amour-propre, d'entrer en compétition avec les autres, bien que leur désir premier soit d'ignorer les autres. Ils se sentent, comme l'a souligné Jean-Jacques Rousseau, dénaturés, c'est-à-dire loin de l'"état de nature" où ils vivaient seuls, tout en ayant besoin de la société pour se comparer aux autres. Le moyen dont la Nature se sert pour mener à bien le développement de toutes les dispositions [des hommes] est leur antagonisme au sein de la Société. J'entends ici par antagonisme l'insociable sociabilité des hommes, c'est-à-dire leur inclination à entrer en société, inclination qui est cependant doublée d'une répulsion générale à le d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique, trad. Luc Ferry, Paris, éd. Folio 2009Dans la pièce Huis clos de Jean-Paul Sartre, trois personnages que leurs fautes ont conduits en enfer tentent d'y trouver au moins la solitude. Mais le désir de parler d'eux et l'ennui les poussent à se rapprocher des autres, quitte à souffrir toujours davantage de leur confrontation, et ceci éternellement. À la fin, l'un d'eux déclare "L'enfer, c'est les autres". Ainsi, il est à la fois insupportable de vivre avec les autres et impossible de vivre sans eux. Le "contrat social" peut ainsi être vu comme la contrainte paradoxale qui pousse les hommes à vivre en société contrairement à leur désir. S'il est considéré par Jean-Jacques Rousseau lui-même comme une fiction, c'est qu'il demande à être interprété. L'homme abandonne, par le contrat, tous ses droits naturels en échange des "droits civils", mais rien ne dit qu'il en soit satisfait, notamment s'il agit en raison de la peur. Néanmoins, ce dernier sentiment est moins déterminant, chez Rousseau, que celui de la sécurité, en raison des dangers qui ont suivi l'abandon de l'état de nature par l'homme La société est inévitable, même si l'homme ne s'y sent pas toujours bien. À l'état de nature, l'homme est en famille, mais même s'il a du mal à vivre avec les autres, il entre dans la société car il a besoin de se comparer à eux. L'État va s'imposer pour tenter d'atténuer ce paradoxe et rendre à l'Homme ce qu'il a perdu en vivant en société. IIL'État garant de la société État On appelle État le cadre juridique de la société, défini par le droit public, la Constitution. Cette dernière est la source, par le biais des institutions qui la mettent en œuvre gouvernement, Parlement, des lois et règles de la vie sociale. ALa création de l'État pour protéger la société Si pour certains philosophes comme Rousseau, "l'état de nature" est un état de paix et de solitude, il est plus souvent perçu comme une situation de guerre perpétuelle. Pour Thomas Hobbes par exemple, l'état naturel de l'homme est l'état de la guerre de tous contre tous où la loi du plus fort règne. Il écrit d'ailleurs que "l'homme est un loup pour l'homme". Ainsi, l'état naturel est un état de peur pour l'homme qui craint pour sa vie et celle de sa famille. Il n'est pas en sécurité. Il n'y a qu'une manière de sortir de cet affrontement général la création de l'État. Les hommes passent ensemble une convention ou un pacte par lequel ils délèguent tous ensemble leur force naturelle à l'État. Ils renoncent à leur force et acceptent de laisser l'État se charger de leur protection. Selon Hobbes, la société a donc été instituée afin de préserver la survie des hommes. Cette vision est aussi celle de Machiavel pour qui le "Prince", le Souverain, gouverne par la peur qu'il inspire, mais aussi par la ruse. En vertu du pouvoir conféré par chaque individu dans l'État, il dispose de tant de puissance et de force assemblées en lui que, par la terreur qu'elles inspirent, il peut conformer la volonté de tous en vue de la paix à l'intérieur et de l'entraide face aux ennemis de l' Paris, éd. Gallimard, Gérard Mairet 2000En considérant tous les hommes comme des loups, Thomas Hobbes nie l'innocence des agneaux. Il ne croit pas à la pureté naturelle ni au "bon sauvage" de Jean-Jacques Rousseau. Dans le Léviathan, Thomas Hobbes voit dans la création de l'État la moins mauvaise des solutions la transformation du loup en chien soumis qui, reconnaissant le pouvoir absolu de son maître, renonce à la violence de l'état de nature et s'en protège. L'État permet alors de protéger la société. BL'État pour apporter la liberté et la justice à la société L'État est la structure qui permet d'apporter la liberté et la justice à la société. En 1821, dans ses Principes de la Philosophie du droit, Hegel présente l'État comme la plus haute des institutions. Selon lui, il permet de réaliser le plus haut degré de la liberté, il est "Dieu sur terre". Hegel le présente comme l'arbitre des rivalités entre familles ou des luttes entre classes sociales. Il parle de la "classe universelle", les fonctionnaires, qui poursuivent une entreprise universelle la justice, qui coïncide avec la liberté. L'État est même "au-dessus" de la famille et de la société civile parce que son droit le droit public ou constitutionnel est le plus élevé c'est le droit qui permet aux individus d'acquérir la liberté et la justice. L'État est la réalité effective de la liberté Wilhelm Friedrich HegelPrincipes de la philosophie du droit, Grundlinien der Philosophie des Rechts, trad. Jean-Louis Vieillard-Baron, Paris, éd. GF-Flammarion n° 664 1999Les mots "effective" et "concrète" soulignent, chez Hegel, que l'État est bien plus qu'un concept. Étant défini par le droit la Constitution, l'État est, comme toute réalité juridique, "liberté réalisée". Le droit privé, le droit des personnes, réalise aussi la liberté c'est le cas dans la propriété qui réalise la liberté individuelle, ou encore celle du commerce et de l'échange dans la société civile. Il y a également un droit familial. Toutefois le droit de l'État est au-dessus de tous les autres, parce qu'il garantit ce que nous appelons les libertés publiques, communes à tous les citoyens aller et venir, penser et s'exprimer librement, pratiquer une religion.L'État tend à protéger la société et à lui apporter la liberté, il est nécessaire pour dépasser la violence. Toutefois, il peut également être facteur d'injustice, suscitant des révoltes individuelles ou sociales légitimes. Si l'État s'impose à la société, celle-ci peut aussi s'opposer à l'État et entretient avec lui des rapports complexes. IIILes rapports complexes entre société et État AL'État, une forme d'oppression sur la société Alors qu'il peut apporter protection et liberté, l'État a souvent été considéré comme une source d'oppression. Au fur et à mesure que les États se sont agrandis - passant de la cité grecque, par exemple, à l'Empire d'Alexandre le Grand, ensuite de César ou de Napoléon - ils sont devenus plus autoritaires, écrasants par rapport aux populations. Là où l'État n'est pas un empire, il cherche à le devenir comme en Allemagne nazie ou en Russie soviétique et ses chefs deviennent des dictateurs. George Orwell, dans son roman 1984, a même imaginé un système dont on ne connaît pas le chef, "Big Brother", mais auquel tous les individus sont soumis par la est le plus froid des monstres parlait Zarathoustra. Un livre pour tous et pour personne, Also sprach Zarathustra. Ein Buch für Alle und Keinen, trad. Georges-Arthur Goldschmidt, Paris, éd. Le Livre de Poche, coll. "Classiques" 1972Pour lutter contre un État oppressif, l'homme peut toutefois se rebeller. Antigone Dans la tragédie antique Antigone de Sophocle, Antigone est une jeune fille révoltée contre la loi de la cité c'est-à-dire l'État représentée par son oncle Créon ses deux frères s'étant entretués au cours d'une bataille pour le pouvoir, l'un d'eux a été privé de sépulture par Créon. Antigone veut l'enterrer religieusement. Dans cet exemple, Hegel voit le conflit du droit familial, représenté par Antigone, et du droit de l'État, représenté par Créon. Non seulement la jeune fille ne reconnaît pas le droit de l'État, mais elle invoque également des valeurs sacrées, légitimes pour Hegel parce qu'elles sont au-dessus de l'État séparation des trois pouvoirs, exécutif, législatif et judiciaire, vise à atténuer l'absolutisme de l'État et donc à atténuer les possibilités d'oppression. Selon Montesquieu, qui l'écrit dans De l'esprit des lois 1748, "le pouvoir arrête le pouvoir" cela sous-entend que le pouvoir doit être divisé car ainsi plusieurs pouvoirs s'affrontent et une balance peut être trouvée. L'indépendance de la justice est particulièrement importante afin que l'État reste un "État de droit" où un chef ne puisse plus dire, à l'instar de Louis XIV "L'État, c'est moi" en monopolisant et en concentrant les pouvoirs sur sa démocratie, le pouvoir appartient au peuple. Le pouvoir législatif ne peut être exercé par le gouvernement lui-même. Il suppose la représentation par un Parlement issu d'élections libres. Ce système de séparation des pouvoirs définit la démocratie par opposition à la dictature. La souveraineté populaire s'oppose ainsi à la souveraineté nationale, qui peut être représentée par un seul. La souveraineté le principe du pouvoir n'est pas le gouvernement. BL'État contre la société le totalitarisme L'oppression de l'État sur la société peut se transformer en véritable totalitarisme. Le pouvoir est alors dans les mains d'un seul dictateur. Tous les exemples d'États totalitaires dans l'histoire supposent l'acceptation d'une partie de la société. Cela s'explique car la tentation est grande pour les hommes de s'en remettre à la seule autorité de l'État, dont on a vu qu'elle les protège d'eux-mêmes en tant qu'êtres potentiellement violents. Les historiens soulignent que si Hitler a légalement accédé au pouvoir dans l'Allemagne de 1933, c'est qu'il satisfaisait les désirs de revanche d'une "petite-bourgeoisie" ruinée par la "grande crise" de 1929 et aussi ceux d'un peuple "humilié" par la défaite de la Première Guerre "totalitaire" est un État maximal qui concentre toute l'autorité au point de règlementer lui-même la société, l'économie et les libertés publiques. Ces dernières tendent à disparaître du fait du poids de la censure et de la police. Les juges eux-mêmes ne sont pas indépendants. Le totalitarisme rejette toute forme de contrat social et de contrôle du gouvernement par le peuple ou ses représentants. CLa "société ouverte" pour lutter contre le pouvoir de l'État le libéralisme Le philosophe Karl Popper oppose au totalitarisme le concept de société ouverte. La société ouverte est la société "libérale" dans laquelle l'État ne joue qu'un rôle minimal, le rôle sécuritaire. Le libéralisme "anglo-saxon" dont parle John Locke valorise le commerce et le droit privé. Les individus, sujets de droit à part entière, ne peuvent que s'épanouir dans le "libre-échange" que populariseront par la suite Jeremy Bentham et Stuart Mill. Les nations s'épanouissent par le commerce, qui ne doit connaître aucune entrave. La société comme l'échange reposant sur un contrat, le droit privé suffit, l'État est à peine nécessaire, sauf sur le plan pénal, afin que les contrats et la sûreté individuelle soient respectés. Pour les penseurs libéraux, le "contrat social" est la société elle-même. L'État n'est que le produit d'un contrat parmi d'autres un "contrat de gouvernement" et les gouvernants peuvent être révoqués par le peuple s'ils ne donnent pas satisfaction. L'État "libéral" est un État minimal qui assure la sécurité sans gêner le libre-échange qu'il favorise le plus possible. La justice est supposée en résulter "automatiquement" en vertu du principe de la "main invisible" de Smith. L'État, selon mes idées, est une société d'hommes instituée dans la seule vue de l'établissement, de la conservation et de l'avancement de leurs intérêts sur la tolérance, trad. John Locke, Paris, éd. PUF, coll. "Quadrige" 2006Comme son nom l'indique, le libéralisme préfère la liberté à la justice, ou plutôt il pense qu'elles peuvent coïncider, à condition que l'État remplisse exactement son rôle. La société ouverte et l'État peuvent, selon John Rawls dans sa Théorie de la justice, s'accommoder de certaines injustices et inégalités. Ainsi, une répartition inégalitaire des biens entre les individus est acceptable si les individus qui bénéficient du moins de biens dans ce modèle de société disposent tout de même de plus de biens que s'ils se trouvaient dans un peut intervenir dans le domaine de la propriété individuelle expropriation mais seulement si c'est en faveur des individus défavorisés intérêt général et sans léser les libéralisme est très critiqué et remis en question aujourd'hui, avec la crise. On lui reproche notamment de donner tous les pouvoirs au monde de la finance, devant laquelle même les États semblent impuissants, la gouvernance semblant s'être déplacée du politique au financier, et de l'État à l'international. La question de la monnaie, en particulier, gouverne les échanges entre les États eux-mêmes mais est gérée au niveau Banque centrale européenne BCE est indépendante des États européens. Elle fixe librement la création de la monnaie ainsi que les taux d'intérêt, avantageant ou désavantageant indirectement tel ou tel État inflation ce qui peut fragiliser la cohésion européenne comme on l'a vu au moment de la crise grecque "Grexit". DDes sociétés rejetant l'État Dans son livre La Société contre l'État, l'ethnologue Pierre Clastres, ayant observé différentes "sociétés premières" d'Amazonie, affirme que ces sociétés n'ignorent pas l'État comme on l'a toujours pensé, mais le rejettent. Ce sont des sociétés qui font le choix de se passer d'État. L'histoire des peuples sans histoire [c'est-à-dire géographiquement indépendantes et sans interaction] c'est [...] l'histoire de leur lutte contre l' Société contre l'État, Paris, Éditions de Minuit, Collection "Critique"Les "peuples sans histoire" correspondent à ce que Claude Lévi-Strauss appelle les "sociétés froides", qui se préservent de l'interaction avec d'autres, et par conséquent des conflits historiques. Il semblerait alors que les sociétés continuant d'évoluer sans avoir d'État ne connaissent pas les mêmes troubles que les autres et sont plus heureuses c'est l'un des sens que l'on peut donner à "sans histoire". Selon Pierre Clastres, les "sociétés premières" n'ont pas besoin de l'État comme juge ou arbitre de leurs conflits. Elles ont des chefs, mais elles les "contrôlent" afin qu'ils ne deviennent pas trop puissants et ne fondent des États. Les guerres elles-mêmes, internes ou extérieures, ont pour fonction d'éloigner le "spectre" de l'État. En effet, en temps de paix, ces sociétés sont une sorte de "démocratie directe" où société et État se confondent elles réalisent le rêve de Rousseau. Elles ne sont pas, précise Clastres, "sans État" ou anarchiques sans ordre, car elles sont suffisamment organisées. Elles représentent ce que Marcel Mauss appelle le "fait social global", sans différenciation de classes ou de métiers, ou encore par la propriété. Ces sociétés sont pacifiques tant que la forme de l'État ne s'impose pas comme une contrainte par rapport à la vie sociale elle-même. Elles entrent en guerre les unes contre les autres dans la mesure où elles craignent que l'une d'entre elles leur impose le cadre de l'État et donc les opprime et les domine, en détruisant leur équilibre interne. Les sociétés luttent contre l'État comme contre une menace, à la manière de quelqu'un qui se débat, se défend contre l'angoisse ou contre une maladie dont il pense qu'elle lui sera fatale. Les "sociétés sans État" sont aujourd'hui extrêmement minoritaires et ne concernent guère que quelques groupes de "chasseurs-cueilleurs" d'Amazonie ou de Nouvelle-Guinée, ou encore le peuple Ayoreo du Paraguay, État où Pierre Clastres avait observé, vers 1970, les Indiens Guayaki, exemple de ce qu'il appelle une "société contre l'État".I L'Etat n'est pas un mal mais plutôt un bien pour la société en expliquant les idées de Hobbes et son concept de « l'état de nature ». II. L'État est peut-être finalement un mal nécessaire à la société en s'appuyant sur des idées de Rousseau.
citation1 L' Etat, c' est le mal, mais un mal historiquement nécessaire, aussi nécessaire dans le passé que le sera tôt ou tard son extinction complète. La Liberté de MikhaïlAllAfrica English En Français current Toggle navigation Mon Compte Toggle navigation AllAfrica Mon Compte English En Français current Certes l'Etat est un bienfait pour les hommes mais il laisse apparaître des contradictions et peut être porteur du mal. En effet, l'Etat garantit le respect de l'égalité et de la liberté dans la démocratie mais il demande en contre-partie un renoncement partiel à cette liberté et l'obéissance à une autorité. Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l'oppression. » L'article deux de la Déclaration universelle des droits de l'homme assigne ainsi à l'État comme association politique un rôle plus fondamental que celui de la préservation de la vie et de la sécurité. Il s'agit alors de conserver protéger et fournir les conditions propices à leur développement les droits naturels et imprescriptibles de l'homme. Par droits naturels, il faut entendre les droits qui nous sont essentiels, ceux qui nous appartiennent naturellement, du seul fait que nous participons du genre humain sans distinction de culture, de pays ou de religion. Ces droits sont imprescriptibles, ce qui signifie qu'ils sont absolus et non conditionnels on ne saurait légitimement les contester ou les refuser, les rendre hypothétiques ou propres à une catégorie seulement. L'article de la déclaration les identifie ainsi liberté, sûreté, propriété et résistance à l'oppression. Tous les hommes sont libres et doivent pouvoir jouir du droit à penser par eux-mêmes, il faut que l'État les protège; ils doivent pouvoir conserver leurs biens sans craindre la spoliation arbitraire et, enfin, ils ne peuvent être empêchés de lutter contre tout ce qui menace ces trois exigences fondamentales. Les droits de l'homme instituent alors une norme politique, un modèle idéal conforme à l'essence de l'homme. En outre, l'État désigne la société en tant qu'elle possède des organes politiques administratifs et juridiques autonomes, et, qu'elle est conçue comme une personne morale vis-à-vis des autres sociétés. L'Etat doit être distingué de la patrie, qui désigne le pays des ancêtres et de la communauté nationale. Il doit être également distingué de la nation, qui est une notion spirituelle c'est l'unité spirituelle d'une communauté, fondée sur des mœurs et une histoire communes. L'État est l'incarnation d'une volonté générale placée au-dessus de toutes les volontés particulières,. il vise l'intérêt général. C'est pourquoi le conflit principal oppose l'individu à l'État. L'individu a tendance à considérer que l'État est une administration à son service. L'État, de son côté, vise l'universalité et exige des sacrifices pour l'individu. Ainsi, la citoyenneté, l'appartenance de l'individu à l'État serait une limitation de sa liberté et aussi une limitation de toute sa personne, puisque l'Etat oblige l'individu à prendre en compte l'existence des autres et de la collectivité tout entière. Par exemple, le fait de devoir obéir aux lois ne se pense que par rapport à la bonne marche et à la paix de l'espace social. Dès lors l'individu, s'il veut vraiment se réaliser, devrait échapper à cette logique citoyenne et politique, en préférant, par exemple, sa vie privée à sa vie sociale, chacun oeuvrant alors pour son bonheur particulier, loin des préoccupations politiques. Pourtant si l'État limite ma liberté individuelle, il la garantit et la fait coexister avec la liberté des autres, ce qui est un signe de raison et de sagesse. De plus la citoyenneté me permet de prendre une part active dans la vie de la cité et m'invite donc à davantage de responsabilité. De même la dimension privée de mon existence ne peut être garantie que par l'existence d'un État fort et solide. De ces considérations émerge la trame de réflexion suivante Dans quelle mesure y a-t-il antinomie entre l’État et la liberté de l’homme ? L’étude portera dans un premier temps sur l’incompatibilité entre le cadre étatique et la liberté individuelle. D’un autre côté, nous évoquerons un État en tant que garant des libertés individuelles et collectives pour enfin expliquer les limites de l’absence d’une part et de la présence d’autre part de l’État. En premier lieu, en instituant la citoyenneté, l'État semble accéder à l'universel. Hegel écrit en ce sens qu'il est la réalité de l'idée morale », la rationalité accomplie, réalisant la morale et le droit qui, au niveau individuel, ne sont que des abstractions. Et le citoyen peut prétendre être l'homme véritablement humain, élevé au sens du bien public, plus raisonnable que l'individu particulier. Mais ce discours n'est-il pas une illusion? La réalité de l'État n'est-elle pas essentiellement répressive? Telle fut la position d'un anti-étatisme radical représenté surtout, au XIXème siècle, par l'anarchisme dont le projet est de détruire l'État en tant que tel ni Dieu, ni maître » et par le marxisme, qui voit dans l'État non le garant de l'intérêt général, mais des institutions et des appareils au service des intérêts particuliers de la classe dominante. L'anarchisme et le marxisme semblent donc se rejoindre dans leur critique de l'État et la société sans classe qu'ils souhaitent tous deux est aussi une société sans État. Il y a pourtant entre eux des différences importantes. La première est que Marx rattache l'analyse de l'État à l'évolution de l'histoire. Moyen pour assurer politiquement la domination de la classe économiquement possédante, l'État a une fonction et une nécessité que ne lui reconnaît pas l'anarchisme. D'ailleurs, dans la révolution prolétarienne, le marxisme voit moins la suppression de l'État comme tel que le remplacement de l'État bourgeois par un État prolétarien qui est censé s'éteindre progressivement. La seconde différence est que si marxisme et anarchisme sont tous deux des critiques radicales de l'État, cette critique n'obéit pas aux mêmes raisons. L'anti-étatisme de l'anarchisme se fonde sur un individualisme foncier. C'est parce qu'il est par nature contre l'individu que l'État est un mal en soi il est un universel dévorant. Marx lui reproche au contraire d'être un universel fictif qui prétend réaliser l'homme abstraitement dans le citoyen, au lieu de le réaliser effectivement dans la société. En outre, l’existence de l'État lorsque celui est répressif ou totalitaire revient à une limitation des libertés individuelles. Totalitarisme » désigne en premier lieu la théorie de l'État total » développée par le fascisme mussolinien d'abord, hitlérien ensuite, selon laquelle l'État est un absolu devant lequel les individus ne sont que des relatifs ». L'État devient alors l'objet d'un véritable culte. Pris en ce sens, totalitarisme» ne s'applique en toute rigueur qu'aux doctrines fascistes de l'État et à leurs réalisations politiques en Italie et en Allemagne. Par extension, des philosophes et sociologues comme Hannah Arendt ou Raymond Aron ont repris la catégorie de totalitarisme » pour penser de façon critique les invariants de certains régimes antidémocratiques contemporains nazisme, mais aussi stalinisme, maoïsme de la Révolution culturelle... Les constantes relevées de tout État totalitaire sont alors la mystique du chef, l'exercice d'un monopole idéologique étendu dans le domaine privé encadrement de la jeunesse, contrôle des relations familiales, professionnelles..., la militarisation de la vie politique, l'absence de séparation entre l'État et la société civile, la mise en place d'un appareil de terreur visant à la domination totale des individus. Dans 1984, George Orwell rassemble toutes ses caractéristiques pour dénoncer l’omnipotence de l'État la liberté d'expression en tant que telle n’existe plus. Toutes les pensées sont minutieusement surveillées, et d’immenses affiches trônent dans les rues, indiquant à tous que Big Brother vous regarde ». Ainsi, l’État et la liberté de l’individu sont incompatibles lorsque celui-ci est répressif, totalitaire et n’a que pour seul objectif de prendre le contrôle totale de la population qu’il gouverne. En second lieu, l’absence d’État est sans doute bien plus dommageable encore, puisqu’elle rend impossible l’existence et l’application de la loi, la protection de l’intérêt général et, plus simplement, la vie en communauté. Dès lors, comment résoudre cette tension entre la nécessité de l’État et les dérives qu’il peut produire ? Aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tienne tous en respect, ils sont dans cette condition qui se nomme guerre, et cette guerre est guerre de chacun contre chacun » disait Hobbes dans Le Léviathan. Imaginons un instant la vie sociale sans l'existence de l' État. Qui aurait alors le pouvoir d'organiser la cité si tant est qu'elle soit concevable sans lui ? Comment les lois pourraient-elles être protégées ? Quelle instance aurait la légitimité de régler les différends entre les hommes ? Sans un pouvoir commun », tout porte à croire que la force se substituerait au droit et qu'il n'y aurait tout simplement plus de société possible. Avec cette citation, Hobbes nous aide à prendre conscience de la nécessité de l'État. Tant que l'État n'est pas fondé c'est ici ce qu'il appelle le pouvoir commun », les hommes ne peuvent pas vivre ensemble. Leur condition est alors la guerre, une guerre permanente, brutale et indépassable dans la nature, qui rend leur existence misérable et courte. Le salut se trouve dans l'institution de la loi, laquelle passe par une sortie de l'état de nature et l'abandon par l’homme de son pouvoir et de sa liberté de faire tout ce qu'il veut liberté infiniment restreinte puisque proportionnelle à la force dont on est capable et limitée par la force de l’autre. Le résultat de ce passage est la création de l' État et la conquête de la sécurité, puisque autrui ne représente plus un danger immédiat et n’a plus de pouvoir sur moi. De surcroît, Rousseau disait … chacun s'unissant à tous n'obéit pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant. Tel est le problème fondamental dont le contrat social donne la solution ». L'État doit être l'émanation concrète de l'union des hommes qui deviennent à travers lui des citoyens, et pas seulement des sujets. Néanmoins, l'association politique est vue comme un problème », parce qu'elle ne va pas de soi sous sa forme la plus égalitaire et que les hommes n'ont pas d'emblée les moyens d'instaurer le système le plus juste qui soit. C'est aussi un problème parce que le siècle de Rousseau ne le résout pas les inégalités sociales sont flagrantes L'homme est né libre et partout il est dans les fers » écrit-il. Il faut donc réaliser ce que l'histoire n'a jusqu'alors jamais permis de constituer un État dans lequel l'union aux autres ne soit pas la condition de notre aliénation, ou bien le règne de l'injustice dans lequel il n'y a que les puissants qui trouvent leur place. Pour cela, il faut plus qu'un consensus, il faut un contrat. Le consensus n'est qu'une apparence d'accord, il en est l'expression négative en tant que solution de compromis. On tente alors d'harmoniser des intérêts divergents en les conjuguant par défaut. Le contrat social au contraire pose une finalité objective ayant une valeur universelle et il ne peut reposer sur la simple addition des intérêts particuliers qui par définition ne s'accordent pas entre eux autrement que momentanément ou faute de mieux. Dans la perspective du contrat, c'est l'intérêt général qui est érigé en principe de l'association et ce n'est qu'à cette condition que tout le monde s'y retrouve », comme on pourrait le dire de manière triviale. Une contradiction apparente est alors levée en obéissant à l' État qui respecte le contrat, je n'obéis qu'à moi puisque je suis un contractant. A ce titre, l' État m'oblige et ne me contraint pas, sauf quand je ne respecte plus la loi que j’ai moi-même décidée en commun avec les autres On me forcera à être libre » - dit Rousseau. Je suis obligé de respecter ses lois parce qu'elles me protègent autant que tout autre et parce qu'elles n'ont ni préférences ni désirs. L'obligation repose aussi sur un rapport bilatéral je dois quelque chose à la loi, mais la loi me doit aussi quelque chose et nul ne saurait légitimement se placer au-dessus d'elle. A contrario, ce qui relève d'une contrainte ne repose que sur la force, l'arbitraire et l'intérêt particulier. On comprend alors que le contrat social permet de penser sans contradiction le fait qu'on puisse obéir tout en étant libre et tout en obéissant finalement à nul autre que soi-même. Néanmoins, le point de vue de Hobbes, par exemple, peut être mal compris car la distinction entre l'origine et le fondement n'est pas assez marquée, tout en légitimant un pouvoir politique autoritaire et absolutiste. Si l'on peut admettre que la quête de la sécurité et la conservation de la vie constitue une origine vraisemblable à la création d'une institution comme l'État, dont les premières formes sont évidemment archaïques et simples, il est dangereux d'en conclure que c'est là aussi son fondement, autrement dit, son principe. L'État n'a pas pour seule mission de nous assurer la sécurité, il doit aussi nous permettre de faire de nous des êtres libres. Qu'avons-nous à gagner si nous quittons les dangers de la nature pour les échanger avec ceux d'un État susceptible de se transformer en pouvoir absolu ? D’un autre côté, on peut reprocher aux personnes prônant l'anti-étatisme en général de ne pas faire de différence entre les États. Certes, comme le dit Montesquieu, tout pouvoir tend à abuser du pouvoir. Comment résoudre le problème que pose ce constat ? Deux solutions sont possibles. L'anti-étatisme est la première d'entre elles voir dans la disparition de l'État une condition nécessaire de l'émancipation des hommes. La seconde solution résulte en revanche d'une critique de l'État... par lui-même seule une forme déterminée d'État pourra lever le risque despotique que tout État porte en lui. Il suffit pour cela que l'État sache imposer des limites à son pouvoir. C'est le propre des démocraties modernes d'avoir essayé de définir de telles limites. En déclarant les droits de l'homme, l'État révolutionnaire français de 1789, et avant lui déjà le jeune État américain en 1776, ont accompli un geste dont la signification philosophique est importante pour la première fois, des États ont reconnu qu'il existait des droits naturels de l'homme antérieurs et supérieurs à toute autorité politique et que le but principal de l'État est de les préserver. Marx objectait aux droits de l'homme de n'être que des droits abstraits » laissant jouer les inégalités sociales. Mais l'erreur de l'anti-étatisme est sans doute de ne pas avoir bien perçu l'originalité des États démocratiques. Le fait qu'on y trouve des polices et des prisons ne signifie pas qu'ils sont de même nature que les dictatures. Quelles que soient les critiques qu'on peut faire à la citoyenneté, ne vaut-il pas mieux vivre dans un État où ses droits sont reconnus ? Pour conclure, l’État, et plus particulièrement l’État démocratique, est le défenseur de la liberté de l’individu. Il n’y a donc pas en général antinomie entre le cadre étatique et l’épanouissement de l’individu dans un environnement de liberté si l’on distingue État démocratique et État totalitaire. De surcroît, il n’est même pas nécessaire de se placer sur le terrain de la philosophie politique pour se poser la question de savoir si oui ou non l’Etat doit être maintenu pour permettre cet épanouissement. La transformation de la société postmoderne fait déjà éclater les contradictions de fait de l’existence de l’Etat. Le retour du nationalisme sur la scène des conflits internationaux nous montre à quel point les enjeux du pouvoir enveloppe aussi une crise d’identité culturelle. La nation est un mythe, mais qui, comme tous les mythes, a un sens capable de mobiliser les volontés individuelles. L’Etat moderne est en crise et son existence a cessé d’aller de soi, de valoir pour un idéal. Il est étouffé sous son propre poids, il est confronté à des exigences contradictoires. Quelque soit le régime sous lequel il est placé, de toute manière l’Etat aura sa rigidité. Quelque soit le régime politique qui le gouverne, l’Etat est aujourd’hui confronté au défit de la globalisation de l’économie et de l’information, confronté à une volonté locale de gestion, contre la hiérarchie qu’il impose d’en haut. Ces contradictions cependant n’éliminent pas le sens de l’action politique dont l’envergure devient aujourd’hui mondiale, à la mesure de la responsabilité que tout homme a devant l’humanité, à la mesure de la responsabilité que tout homme a devant la vie. LÉtat est-il un mal nécessaire ? L’État a toujours joué un rôle crucial dans l’histoire de l’homme, souvent au cˆ ur des décisions, grâce à son rôle politique et social. L’État se définit par un ensemble d’administration, d’institutions qui régulent la vie en société par l’instauration de lois pour permettre une cohabitation des hommes dans une même
Publié le 21 juil. 2022 à 1425Mis à jour le 8 août 2022 à 1551L’inflation est aujourd’hui est au cœur des grandes orientations économiques mondiales, elle préoccupe les gouvernements, les Etats, au point de mettre en danger les plus fragiles financièrement. Omniprésente dans les discussions politiques, l’inflation est aussi au centre de débats entre spécialistes, objet d’oppositions entre les "faucons", partisans de l’orthodoxie monétaire et les "colombes", qui plaident pour un plus grand soutien à l’économie, elle rythme et rythmera encore de longs mois notre quotidien. Jusqu’à la première moitié de l’année 2023 si l’on en croit les prédictions du Gouverneur de la Banque de France lors d’un entretien aux Echos ».L'inflation bouleverse également les équilibres sociaux, comme en Allemagne, où elle menace désormais la cohésion du pays. Dans ce dossier, Les Echos » vous proposent une sélection de textes de nos meilleurs contributeurs pour comprendre et analyser les enjeux économiques, politiques et sociaux d’une notion aux multiples facettes, désormais inhérente à notre vie quotidienne.
. 141 168 130 548 544 693 5 636